Première session ordinaire 2025 du CESE : Séraphin Moundounga plaide pour le maintien du pouvoir entre les mains d’un militaire

Par Stive Roméo Makanga

Sous la présidence du Dr Séraphin Moundounga, le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) de la transition a tenu sa première session ordinaire de l’année. Cette séance, marquée par une allocution dense et solennelle, a réaffirmé l’engagement de l’institution à accompagner la transition en cours au Gabon, qualifiée de « modèle exemplaire » pour l’Afrique et au-delà.

Dès l’ouverture des travaux, Dr Moundounga a rendu hommage à deux figures illustres de l’institution récemment disparues : Yvendarere Tapoyo Thierry Léonce, conseiller membre, et Me Louis Gaston Mayila, ancien président du CESE. Une minute de silence a été observée pour honorer leur mémoire.

Dans un discours riche en références historiques, le président du CESE a mis en parallèle les grandes transitions politiques ayant marqué l’histoire mondiale avec celle du Gabon. Il a évoqué le rôle déterminant des militaires dans l’instauration et la consolidation de la démocratie dans plusieurs nations, en citant notamment la Glorieuse Révolution britannique, la création de la Constitution américaine par George Washington, ou encore la Vème République française façonnée par le Général de Gaulle. Ces exemples ont servi de socle pour légitimer l’action des militaires dans la transition actuelle au Gabon, qualifiée de réponse à une dictature ayant causé d’importants préjudices au peuple gabonais.

Il faut préciser queleDr Séraphin Moundounga a insisté sur la nécessité de ne pas précipiter le passage du pouvoir aux civils avant la consolidation de la démocratie. À travers une métaphore filée, il a comparé le chantier démocratique à un bébé fragile qu’il serait imprudent de confier à des « ouvriers mal-habiles ». Cette prudence, selon lui, éviterait au Gabon de reproduire l’instabilité vécue par des pays comme le Ghana, où plusieurs coups d’État ont précédé l’instauration définitive de la démocratie.

Naturellement, il a conclu cet appel en réaffirmant son soutien au « libérateur du Gabon », en exhortant à poursuivre sur cette voie jusqu’à la stabilisation totale du paysage politique et institutionnel.

Mais il faut préciser qu’au-delà des réflexions politiques, les travaux de cette session se concentreront sur des thématiques stratégiques pour le développement national. Parmi les points à l’ordre du jour :

• Une demande d’avis sur la faisabilité d’un partenariat entre l’État et le groupe CAP-CARAVANE pour le développement du tourisme lagunaire et lacustre.
• Des études prospectives sur les mesures à prendre face au bannissement des énergies fossiles d’ici 2030, conformément aux engagements de la COP28.

Ces projets traduisent la volonté du CESE de répondre aux défis économiques et environnementaux tout en consolidant le rôle de l’institution comme force de proposition dans la transition.

Outre ces points, le président a également présenté un compte rendu des activités menées par l’institution depuis la dernière session. La Commission Permanente a notamment examiné le projet de loi de finances 2025, émettant un avis favorable mais assorti de recommandations, notamment sur l’absence d’une étude d’impact concernant une taxe sur les transactions électroniques.

Par ailleurs, le Bureau du CESE a assuré la représentation de l’institution lors de cérémonies protocolaires, notamment les vœux au Chef de l’État. Dans ce cadre, le Dr Séraphin Moundounga a réitéré le rôle fondamental des militaires dans la construction des grandes démocraties modernes, tout en renforçant la légitimité de la transition en cours.

Plus loin dans son discours, le Dr Séraphin Moundounga a lancé un appel à l’unité et à la responsabilité collective pour faire de cette transition une réussite exemplaire. Il a invité les membres et partenaires du CESE à travailler avec détermination pour répondre aux attentes du peuple gabonais, tout en inscrivant cette période de transition dans l’histoire comme un modèle à suivre.