Par Joseph Mundruma
La récente interview d’Ali Bongo Ondimba à nos confrères de Jeune Afrique crée depuis mardi 30 mai courant, une profonde vague d’indignation. Si le président gabonais n’a pas caché son intention de briguer un troisième mandat, il a en outre assuré avoir l’expérience (qu’il considère comme un atout énorme), et qui couplée à sa volonté, serait capable de grandes réalisations.
S’exprimant sur le plein emploi, Ali Bongo Ondimba a affiché un curieux optimisme : “Je sais que nous y arriverons”. Et d’enfoncer le clou: “Aujourd’hui, j’ai une volonté sans failles”.
Au cours de l’émission “Appel sur l’actualité “, qu’anime Juan Gomes, sur Radio France International (RFI), ils ont été nombreux à s’indigner ce jour sur cette “volonté” du président gabonais de briguer coûte que coûte un troisième mandat. Pour eux, il est inconcevable de solliciter une nouvelle fois les suffrages des populations, alors que 14 ans durant, deux mandats bien remplis, les premières promesses formulées n’ont absolument pas été concrétisées.
Sur la question du chômage des jeunes, les chiffres sont alarmants, et sans cesses évoqués par les adversaires politiques d’Ali Bongo Ondimba.
Idem pour la construction des universités de Port-Gentil, Oyem et Mouila, sans oublier les 5000 logements annuels promis aux Gabonais.
Avec l’inflation galopante, qui rend désormais la vie plus difficile qu’elle ne l’était déjà, les populations estiment que l’état de santé du président de la République ne constitue plus la seule raison qui devrait conduire au retrait de ce dernier, mais le fait qu’il ait tout échoué et qu’il n’ait rien tenu comme promesse impose aujourd’hui plus que jamais, l’idée d’une alternance.
Ainsi, qu’Ali Bongo Ondimba ait “de l’énergie à revendre” ou pas, l’appel des populations demeure le même : lorsqu’on a échoué à deux reprises, il faut avoir le sursaut patriotique de se retirer pour permettre à un autre compatriote de servir la nation.
C’est tout le sens des appels multipliés autant par la société civile, l’opposition, que par les gabonais.