Par Stive Roméo Makanga (directeur de la publication)
Toute politique qui ne viserait pas une vraie résorption des problématiques sociales, de même qu’une forte réduction des dépenses publiques, ne saurait prétendre être au service des populations.
Vie chère, absence d’hôpitaux, d’infrastructures routières, chômage, précarisation des populations…
On l’a bien compris, le président gabonais a bien plus de considération pour l’image du Gabon à l’international que les préoccupations de ses compatriotes ou même, ce que ces derniers peuvent penser de sa gestion. Pour lui, tout cela n’a aucune importance tant que sous d’autres cieux tout va bien.
Pourtant, en 2009, alors qu’il affichait clairement son ambition pour la magistrature suprême, Ali Bongo Ondimba avait présenté une sorte de recette (plutôt mirifique) d’un Gabon totalement développé “à l’horizon 2025”.
Aujourd’hui, avec le temps, les promesses de campagne du chef de l’État ont été éprouvées dans le fond et ont définitivement rendu leurs conclusions.
L’échec est observable partout. Les préoccupations d’hier demeurent…rien n’a bougé.
Il est désormais question de s’interroger sur les réflexions de fond, de formuler une synthèse des deux derniers septennats et d’en tirer la substance.
Il est vain de s’obstiner à maintenir Ali Bongo Ondimba dans une position que l’on sait d’avance fichue. Les contrariétés des gabonais sont aujourd’hui bien plus importantes qu’hier. Et, parallèlement, il y a cette question relative à la santé du chef de l’État qui demeure toujours pendante.
Cette dernière préoccupation devrait pourtant susciter un vrai débat. Mais… rarissimes sont les acteurs politiques, en dehors de quelques uns de l’opposition qui l’évoquent. Ceux de la majorité et ou du pouvoir ont quant à eux opté pour le déni, oubliant que cette question a tout d’une équation à plusieurs inconnues, et que la résoudre aujourd’hui aiderait à remettre les choses sur les rails.
Ces deux dernières années, Ali Bongo Ondimba s’est beaucoup fait représenter dans des sommets internationaux, lui qui affectionne pourtant les rendez-vous de ce type.
Plus grave encore, cette sorte de délégation de pouvoir, complètement indécente, en faveur de Noureddin Bongo Valentin, son fils. Le chef de l’État s’est essoufflé à fabriquer un Curriculum vitæ à ce dernier, dont la fainéantise est fortement moquée dans les lieux austères de la République.
Pour la première fois dans l’histoire du Parti Démocratique Gabonais (PDG), au mépris de tout, l’on est arrivé à nommer, sans mérite aucun, aux fonctions de Membre du Bureau politique (MBP) puis de Conseiller Stratégique du Distingué camarade Président (DCP), un individu sans consistance, qui n’a fait ses preuves nulle part.
Pour asseoir la succession de son fils, Ali Bongo Ondimba en est même venu à laisser sur le carreau ses plus fidèles soutiens.
Tous des spectateurs devenus, ils observent, médusés, les extravagantes saillies de Noureddin Bongo Valentin, celui qui a désormais droit de vie ou de mort sur tout.
Déjà, ils sont nombreux à lui baiser la main, prétendant qu’il serait plus pragmatique et conséquent que les membres du gouvernement qui sont pourtant tous plus diplômés et plus expérimentés que lui.
Le Gabon touche le fond, chaque jour un peu plus et, au rythme effréné où vont les actions du président gabonais, il est impérieux que ceux qui sont investis d’une quelconque puissance publique aient un sursaut patriotique, en prenant leurs responsabilités pour mettre définitivement un terme au capharnaüm.
L’ère d’une nouvelle offre politique pourrait être arrivée. De même, le chapitre Ali Bongo Ondimba pourrait conséquemment être clos.
Les défis sont trop importants aujourd’hui pour qu’on se résigne aux caprices d’une famille. Le Gabon est attendu sur des enjeux majeurs, aussi bien nationaux qu’internationaux.
De plus, les gabonais ont supporté Ali Bongo Ondimba. Ils n’ont plus la patience, encore moins l’énergie pour subir Noureddin Bongo Valentin. Ce serait trop leur demander.