Par Stive Roméo Makanga
Lors de son excursion dans le Woleu-Ntem, Brice Clotaire Oligui Nguema, tenant la main de Renaud Allogho Oké, l’ancien patron de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS), déclarait publiquement : “Quand je faisais mes enquêtes, il m’avait dit qu’il était innocent. Mais je lui ai dit mon frère, on n’a pas encore assez de forces pour renverser la situation. On va subir mais un jour ça va aller”.
Une déclaration corroborée par toutes les coordinations des renseignements, dont la DGR, qui nous confiait au moment de l’interpellation de Brice Lacruche Alihanga, Tony Ondo Mba, Patrichi Tanasa, Ike Ngouoni et consorts, qu’il n’y avait absolument aucun élément de preuve incriminant directement ou indirectement ces compatriotes.
D’ailleurs, les rapports des instructions diligentées à cet effet et déposés auprès des autorités compétentes au Tribunal de première instance de Libreville étaient formels.
De fait, tout le monde avait bien compris que Brice Lacruche Alihanga et les autres subissaient les affres de Sylvia Bongo Ondimba et Noureddine Bongo Valentin, deux personnes malfaisantes, résolues à prendre le contrôle de la présidence de la République, Ali Bongo Ondimba étant frappé d’un Accident Vasculaire cérébral (AVC).
Aujourd’hui, les populations sont d’autant plus surprises au regard de la décision du tribunal après l’audience du vendredi 24 mai 2024, à laquelle Ali Bongo Ondimba, cité à comparaître, n’a pas daigné se présenter, certainement du fait de son état de santé. Ce qui est totalement curieux lorsqu’on sait qu’il y a encore quelques mois, ses partisans, appelant à sa réélection, prétendaient que le président déchu avait de l’énergie à revendre. Balivernes.
Au sortir de l’audience qui a suscité un grand intérêt la veille, la Cour criminelle spécialisée a rendu un verdict désincarné. “Cette décision est une honte. Aucun élément de preuve n’a été retenu. C’est incroyable !”, a confié un praticien du Droit.
Et: “Dans cette décision, aucune circonstance atténuante n’a été retenue malgré les travaux du groupe de l’ONU sur la détention arbitraire, laquelle dénonce le non-respect du droit gabonais et international”.
Ainsi, Brice Lacruche Alihanga a été condamné à 12 ans de prison, dont 9 avec sursis, avec 100 millions de francs CFA d’amende et 5 milliards de francs CFA de dommages et intérêts.
Et Tony Ondo Mba condamné à 10 ans de prison, dont 7 avec sursis.
Les deux hommes rentrent chez eux libres, après plus de 4 années de détention dans des circonstances inhumaines et horribles.