Très connu pour son tempérament jugé très tempétueux, Serge William Akassaga Okinda est, sans circonvolution, l’édile qui cumule le plus de frasques que l’ensemble des maires du Gabon réunis. C’est admis.
La dernière en date, un incident d’une rare agressivité à l’aéroport de Mvengue, à Franceville, la troisième ville du Gabon en nombre d’habitants, le 25 mai dernier.
Conformément à une correspondance de l’Office national de sûreté et de facilitation des aéroports du Gabon dont notre Rédaction a obtenu copie, le 1er maire adjoint de l’hôtel de Ville de Libreville a, au mépris des procédures internationales imposées à tout passager, refusé de se soumettre, faisant prévaloir son autorité.
“Au moment de l’embarquement, les passagers du poste d’inspection filtrage, sis au salon d’Honneur ont été invités comme le stipule la procédure à passer à l’inspection filtrage des personnes (passagers et personnes autorisées) et des bagages de cabine” précise le document.
Mais c’était sans compter sur la collaboration du maire, qui a refusé de se soumettre à la procédure.
“Contre toute attente, les agents en poste ont été surpris par l’attitude de monsieur Serge William Akassaga Okinda (…). Ce dernier a refusant catégoriquement de se soumettre à l’inspection filtrage ainsi que ses effets personnels” peut-on y lire.
Poussant la confrontation et le “mépris” jusqu’à la lisière, l’édile a même “sommé l’agent de la BGTA qui l’escortait à suivre sa démarche”.
En “maître” des lieux, le collaborateur d’Eugène Mba, par ailleurs très proche du chef de l’État, Ali Bongo Ondimba, a joué de son influence pour monter coûte que coûte dans l’aéronef.
“Nous avons informé le chef d’escale pour prendre des dispositions afin que le passager mis en cause ne puisse pas embarquer” souligne la correspondance.
Avant de faire observer: ” Malheureusement, nous constatons que le chef d’escale n’a pas été de notre avis car ledit passager a fini par se retrouver dans l’aéronef”.
Un énième fait qui vient ressusciter de vieilles problématiques: les personnalités dépositaires de la puissance Publique sont elles au dessus de la loi et des procédures ?
Mieux, faut-il entendre que les amis du chef de l’État n’ont de comptes à rendre à personne ? Qu’ils peuvent, s’ils le souhaitent, braver publiquement les autorités qui ont déjà la lourde responsabilité de garantir l’État de droit et la sécurité à tous? Il faut croire que pour Serge William Akassaga Okinda toutes ces questions n’ont de réponses que l’affirmative.
Et puis, que transportait le collaborateur d’Eugène Mba pour ainsi refuser d’être inspecté ?
Stive Roméo Makanga