Quitus et discipline politique : le PDG rappelle le cadre légal face aux attaques de Justine Judith Lekogo
Par Joseph Moundruma
Samedi dernier, la députée de la Transition et membre de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), Justine Judith Lekogo, a vivement critiqué la position du Parti Démocratique Gabonais (PDG) concernant la démission préalable des militants avant toute investiture par un autre parti. Dans une publication sur sa page Facebook, elle a qualifié cette exigence de « manœuvre autoritaire et liberticide », accusant le PDG de vouloir « museler » ses membres.
Cependant, les faits montrent que cette position du PDG s’appuie sur une base juridique claire. En effet, dans une correspondance adressée au secrétaire général de l’UDB, le PDG a rappelé les dispositions de l’article 82 de la loi organique n°001/2025 du 19 janvier 2025 portant Code électoral en République Gabonaise. Cet article stipule sans ambiguïté que :
> « Tout membre adhérent à un parti politique légalement reconnu ne peut, sans démission préalable de celui-ci, dans un délai de 4 mois au moins avant le scrutin, être investi par un autre parti politique légalement reconnu, sous peine d’annulation de son élection. »
Pour le PDG, cette exigence n’est ni un outil de chantage, ni un acte d’intimidation, mais une application stricte de la loi visant à prévenir tout contentieux électoral.
S’agissant du quitus de libération, loin d’être une formalité anodine, il revêt une portée administrative et politique majeure. Il atteste, noir sur blanc, que le militant s’est retiré du parti dans le strict respect de la procédure prévue par les statuts et le règlement intérieur, et qu’il s’est acquitté de l’ensemble de ses obligations financières.
« Avant toute démission, le démissionnaire doit s’assurer du respect des engagements qu’il a pris au moment de son adhésion, à savoir le respect des statuts et du Règlement intérieur du Parti et l’acquittement de ses cotisations, tels que rappelés sur les fiches d’adhésion et d’actualisation », stipule l’article 37 de la loi organique sur les partis politiques en République Gabonaise.
Dans sa correspondance, le parti a précisé :
> « Afin de prévenir tout contentieux et préserver les excellentes relations politiques et fraternelles unissant nos deux partis, nous sollicitons votre intervention afin d’attirer l’attention de vos candidats concernés par cette situation. »
Ainsi, l’argumentaire de Justine Lekogo, qui dénonce un prétendu « archaïsme juridique » ou une « atteinte au pluralisme », se heurte à la réalité du cadre légal en vigueur. En choisissant d’ignorer la lettre de la loi, elle donne l’impression de confondre liberté d’adhésion et absence de règles, alors que le Code électoral vise précisément à encadrer les transitions politiques pour garantir la transparence et l’ordre démocratique.
Qualifier une disposition claire et votée par les institutions républicaines de « pratique digne d’un autre âge » revient à fragiliser l’autorité de la loi et à semer la confusion parmi les électeurs. La liberté politique, certes fondamentale, ne saurait s’exercer en dehors des règles collectives qui assurent l’équité et la stabilité du jeu démocratique.
En définitive, loin de restreindre les libertés, le rappel à l’ordre du PDG s’inscrit dans une logique de respect du droit et de prévention des crises post-électorales. La politique ne peut se réduire à des postures militantes : elle exige le respect scrupuleux des textes qui régissent la vie publique.
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