Récusation de la présidente de la commission électorale du 2e arrondissement de Libreville : le RPM saisit le ministre de l’Intérieur
Par Joseph Moundruma
À deux mois des élections législatives et locales prévues pour le 27 septembre prochain, le climat politique s’anime autour de la composition des commissions électorales locales. C’est dans ce contexte que les candidats du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) ont officiellement saisi, ce mercredi 24 juillet, le ministre de l’Intérieur afin de récuser dame Hervie Pongui, nommée présidente de la commission électorale de la circonscription du 2ᵉ arrondissement de Libreville.
Dans une correspondance conjointe signée par Faustin Laurent Bilie et Célestine Dikike, candidats du RPM aux élections législatives et locales dans cette même circonscription, le parti dénonce un conflit d’intérêts manifeste lié au positionnement institutionnel et politique de madame Pongui. En effet, cette dernière occupe actuellement les fonctions de secrétaire générale du ministère des Relations avec les Institutions, dirigé par François Ndong Obiang. Or, selon les plaignants, ce dernier est non seulement pressenti comme candidat potentiel aux élections législatives dans cette circonscription, mais également président du parti politique REAGIR, susceptible de présenter une liste aux élections locales dans le même périmètre.
Pour les candidats du RPM, une telle configuration remet gravement en cause les principes d’impartialité et de neutralité qui doivent prévaloir dans la gestion du processus électoral. Ils estiment qu’en sa qualité de collaboratrice directe de M. Ndong Obiang, madame Pongui ne peut raisonnablement prétendre à l’objectivité indispensable à la fonction de présidente de la commission électorale du 2ᵉ arrondissement.
« Par souci d’équité, de transparence et afin de garantir la sérénité du scrutin à venir, il apparaît nécessaire que madame Hervie Pongui soit écartée de cette responsabilité », ont martelé Faustin Laurent Bilie et Célestine Dikike dans leur requête. Une démarche qui, selon eux, s’inscrit dans un esprit républicain visant à prévenir toute suspicion de manipulation ou d’influence indue sur le déroulement du processus électoral.
Cette requête relance ainsi le débat sur la composition des commissions électorales locales, souvent au cœur de polémiques liées à leur impartialité. Il revient désormais au ministre de l’Intérieur d’apprécier la légitimité de cette demande et de statuer, dans les meilleurs délais, sur le maintien ou la révision de la présidence de cette circonscription électorale stratégique de la capitale gabonaise.
L’affaire, désormais publique, pourrait faire jurisprudence dans d’autres localités où des liens similaires entre membres des commissions électorales et figures politiques en lice seraient identifiés.



Laisser un commentaire