Par Stive Roméo Makanga
L’aura-t-il…ou se heurtera-t-il plutôt à un iceberg ? C’est la question que se posent de nombreux journalistes, observateurs (engagés ou pas du tout) de la grande campagne lancée tambours battant par Brice Ndoutoume, journaliste d’investigation et patron du journal en ligne “gabonelitemagasine” et “infosport+”, un canard très connu pour ses révélations dans le secteur éponyme.
Après une pétition qui a d’ores et déjà recueillie 75 signatures, laquelle demande la tête de Germain NgoyoMoussavou, l’homme des médias a poursuivi sa perspective par une saisine directe du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, du président de la Cour constitutionnelle, de la Direction générale des Services spéciaux, et du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI).
Interrogé par nos soins sur les motivations de sa démarche, Brice Ndoutoume affirme ne pas avoir de problèmes particuliers contre le président de la Haute autorité de la Communication (HAC), mais assure être conforté par l’idée que le grand chambardement intervenu le 30 août dernier avec la prise du pouvoir par l’armée, aurait dû emporter le patron de l’institution suscitée.
“Toutes les institutions ont été déposées par l’armée gabonaise le 30 août. Pourquoi la HAC continue-t-elle d’exister, alors qu’on sait qu’elle a servi le régime Bongo-PDG?”, s’interroge-t-il.
Le journaliste en veut pour preuve qu’en prélude au scrutin du 26 août dernier, l’institution avait entériné les limogeages de Timothé Memey et Abel Mimongo, les deux représentants de la presse libre et indépendante, au profit de certains compatriotes, plus avenant “au régime d’Ali Bongo Ondimba “.
Une décision que Brice Ndoutoume continue d’ailleurs de dénoncer, justifiant que “tout a été fait pour davantage museler la presse privée “, très critique envers le président déchu et ses proches collaborateurs.
” Le collège actuel des conseillers membres a été nommé le 3 juillet 2023 en violation des textes nous privant ainsi du mode de désignation de nos représentants.
Il était question pour nous de procéder à l’élection de nos membres en remplacement de Timothée Mêmey et Abel Mimongo à la fin de leurs mandats. Contre toute attente, Maître Denise Mekamne Edzidzi épouse Taty, Ministre en charge des relations constitutionnelles sur injonction du gouvernement d’alors a fait voter une loi qui modifie le mode de désignation des Conseillers membres, sans même consulter les organisations des médias que nous sommes. Nous devons voir en cette attitude, les méthodes dictatoriales exercées par le régime Bongo contre la presse privée”, justifie-t-il.
Et: “Le collège actuel des conseillers membres souffre de l’absence de légitimité au vu de la chute de l’ancien régime dont il est l’émanation.
Nous proposons au CTRI de nommer un nouveau bureau où alors qu’il prennent un décret qui confirme celui qui est en exercice actuellement”.
Décidé, Brice Ndoutoume dit ne rien lâcher, du moins, jusqu’à ce que le CTRI se prononce officiellement sur le sujet.
Doublé de la casquette de président de l’association Médias pour la Paix, il invite l’ensemble des médias nationaux et internationaux à un point-presse de clarification, ce samedi 28 octobre.
Une détermination dénoncée par certains journalistes, qui l’assimilent à un acharnement gratuit envers le président de la HAC, présenté comme un homme plutôt conciliant.