À 73 ans, René Ndemezo’o Obiang, natif de Menghan, village situé à quelques kilomètres de Bitam, dans le Nord du Gabon, affiche des états de service particulièrement élogieux. Pour de nombreux analystes du microcosme politique gabonais, le doute est proscrit. RNO est un fin stratège, un homme politique immense, à l’envergure reconnue.
Dans le gotha politique gabonais, les avis sont convergents. René Ndemezo’o Obiang, en plus d’être un orateur de grand talent, demeure un acteur de poids dans la vie politique gabonaise.
Pour s’en convaincre, il convient de jeter un regard rétrospectif sur quelques lignes importantes de son parcours.
En 2012, après avoir occupé les porte-feuilles de ministre de la Communication, puis de la culture, de la jeunesse, des sports et des loisirs, RNO, le natif de Bitam, est pressenti, en raison de sa consistance, pour occuper la primature.
En 2015, le contexte politique étant particulièrement complexe, RNO, alors député de Bitam, démissionne du Parti Démocratique Gabonais (PDG), au pouvoir, et rejoins les rangs de l’opposition dite radicale.
Avec Jean Ping et Zacharie Myboto, animés de la ferme volonté de s’opposer au “règne” d’Ali Bongo Ondimba, le leader de la Commune de Bitam s’illustre comme l’une des fortes figures du Front Uni de l’opposition pour l’alternance (FUOPA).
Doté d’une excellente capacité à analyser les contextes politique, il ne faut pas grand chose à René Ndemezo’o Obiang pour comprendre que le temps a eu raison du FUOPA, littéralement à bout de souffle.
Se servant de ses grandes qualités de négociateurs, il réussit la prouesse d’établir un dialogue responsable avec l’Executif gabonais.
De là, des aménagements sont consentis, RNO demeure dans le jeu politique, pesant de son poids, de son intelligence et de ses stratégies averties.
René Ndemezo’o Obiang est connu pour analyser les contextes politiques mieux que personne. “C’est son don”, témoignent certains.
À l’approche de 2023, le grand Essandone a d’ores et déjà réussi la prouesse de tirer son épingle du jeu aux sénatoriales.
Mieux, alors que personne ne s’y attendait, après l’avoir quitté en 2015, RNO regagne les rangs du PDG, formation politique dont il a été secrétaire général adjoint.
À Bitam, l’ancien patron de Démocratie Nouvelle a proprement éclipsé Emmanuel Ondo Methogo, s’imposant comme l’unique leader de la Commune.
Les populations de cette partie du pays lui reconnaissent d’ailleurs cette position de leadership, et lui témoignent une affection toute particulière, à chaque fois que besoin est.
À Libreville, ils sont de plus en plus nombreux à le pressentir à la vice-présidence de la République.
Un choix à la fois stratégique et de raison, si le président de la République venait à y consentir.
Joseph Mundruma