Par Stive Roméo Makanga
Au cœur d’une polémique grandissante, le Trésor Public Gabonais est aujourd’hui pointé du doigt pour le retard alarmant dans le paiement de la subvention à la presse, édition 2023. Alors que la commission d’attribution de l’aide à la presse a siégé en octobre dernier, les médias privés bénéficiaires de cette aide se trouvent actuellement dans une situation critique, dénonçant un traitement indigne qui ne fait honneur à personne.
Il est important de souligner que ni la ministre de la Communication, Laurence Ndong, ni la directrice générale de la communication, Hermine Otounga Souna, ne devraient être tenues responsables de cette situation regrettable. Au contraire, le véritable coupable de ce retard inacceptable est le Trésor Public Gabonais, seul responsable de cette situation qui plonge les médias privés dans l’incertitude financière.
Chaque année, les responsables des médias attendent avec espoir la subvention qui leur est accordée pour soutenir leur mission d’informer le public. Cependant, malgré les promesses et les efforts des professionnels de la presse, le paiement de cette aide essentielle est constamment retardé, créant un climat d’incertitude financière et sapant les bases mêmes de l’indépendance médiatique.
La commission d’attribution de l’aide à la presse a tenu ses délibérations en octobre, promettant aux médias bénéficiaires un versement rapide de la subvention dès le mois de novembre. Cependant, alors que nous sommes désormais au mois de décembre, aucun centime n’a été versé aux médias qui dépendent de cette aide pour maintenir leurs opérations.
Cette situation jette une lumière crue sur la précipitation apparente de la commission d’attribution. À quoi bon accélérer les délibérations si le paiement, loin d’être rapide, suit la même trajectoire habituelle en se concrétisant au mois de décembre ? Les médias privés se voient ainsi confrontés à un dilemme financier, compromettant leur capacité à fonctionner normalement et à remplir leur rôle crucial au sein de la société gabonaise.
Il est impératif que le Trésor Public Gabonais prenne conscience de l’impact de ces retards récurrents sur les médias privés. Ces organes jouent un rôle vital dans la démocratie en fournissant une information équilibrée et critique, et leur stabilité financière est cruciale pour garantir une presse libre et indépendante.
La communauté journalistique et le public en général demandent des explications claires sur les raisons de ce retard et appellent le gouvernement à agir immédiatement pour remédier à cette situation. Le respect des engagements envers la presse privée est non seulement un impératif moral, mais aussi une condition sine qua non pour maintenir la crédibilité du gouvernement et préserver la démocratie au Gabon.