Par Stive Roméo Makanga
S’il avait été un âne, pour sûr, Pierre Emerick Aubameyang aurait donné une suite favorable à la sollicitation de Patrice Neveu pour les rencontres internationales imminentes. Mais puisqu’il n’en est pas un, son refus catégorique de porter une nouvelle fois les couleurs de son pays est tout à fait plausible…voir, légitime.
L’on ne saurait vouloir une chose et son contraire. Ce dicton populaire est pourtant clair comme de l’eau de roche et est toujours apparu, toute chose logique, comme la chose au monde la mieux partagée.
Lire aussi: Le Gabon est-il un pays si ingrat que « ça » ?
Traitée de « starlette », d’«indiscipliné » et de bien d’autres qualificatifs désobligeants ; empêché, lui comme Mario Lémina de disputer un seul match lors de la Can Total Energie de l’année dernière au Cameroun, c’est donc tout naturel que l’actuelle vedette (et il en est bien une) du FC Barcelone ait décliné la sollicitation de Patrice Neveu, le sélectionneur national, pour participer aux rencontres à venir avec l’équipe national.
D’ailleurs, le rejeton de Pierre Aubame l’avait bien fait savoir sur son compte twitter (avant de finalement supprimer la publication) peu après son humiliation par les forces ténébreuses du Palais Rénovation, lesquelles avaient tiré les ficelles par un entrisme et ou infestation nauséabond de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT).
Par sa correspondance datée du mercredi 18 mai courant, la star du football gabonais à l’international a donc été formelle auprès de l’instance faîtière du football gabonais. Plus de rencontres du tout avec la sélection nationale. C’était prévisible. On ne peut se donner autant de plaisir à étriquer, saper l’image d’une « gloire » de l’acabit d’Aubameyang et souhaiter par la suite qu’il s’investisse à nouveau dans le foyer qui l’a vomit.
C’est ici qu’apparaissent les limites de la réflexion, si l’on veut bien la considérer comme telle, des marionnettistes du Palais du bord de mer.
Le football gabonais souffre d’un malaise profond : celui né de l’ingérence du politique, sa concussion, son désir absolu de vouloir toujours tout gérer, tout contrôler.
Avec le très récent épisode de l’affrontement de Pierre Alain Mounguengui (PAM) et de ceux qui souhaitent coûte que coûte son retrait de la FEGAFOOT, l’on a bien compris. C’est bien le sommet qui tue le football gabonais.
Et comme le rappelle si bien Edgard Nziembi Doukaga, Pierre Emerick Aubameyang c’est très exactement 72 sélections pour 30 buts et 10 passes décisives.
Aubameyang c’est aussi un ballon d’or africain en 2015, meilleur buteur de la CAN 2012, joueur de l’équipe type d’Afrique de la décennie (2011-2020).
Il faut donc être cohérent. Rien ni personne, et encore moins des espiègleries enfantines, ne pourront éclipser tout le génie d’Aubameyang. Ses performances avec le FC Barcelone sont encore là pour le rappeler.
Le refus de porter une énième fois la sélection nationale gabonaise est de nouveau, un message que le fils de Pierre Aubame envoie au sommet : l’« indiscipliné », lui, la mauvaise graine, par sursaut patriotique, prend ses congés pour faire place à la discipline. Gageons seulement que les « disciplinés » fassent mieux lors de la CAN prochaine en Côte-d’Ivoire.