Par Stive Roméo Makanga
Le Gabon est-il résolument une nation de maîtres-chanteurs, prête à tout pour s’arroger la sympathie de l’opinion, quitte à ternir celle d’autrui? C’est la juste conclusion à laquelle tous les gabonais devraient converger, tant les manigances de quelques personnalités publiques nous étonnent. Avec l’avènement des militaires au sommet de l’Exécutif,on avait cru que certaines tares s’estomperaient d’elles-mêmes: que nenni!
Elles reviennent au galop, ces derniers temps surtout. Après la sortie de piste d’Alain Claude Bilie By Nzé, Nicole Assele, l’ancienne patronne de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), qui n’est pas une lumière et dont la gestion est loin d’avoir été exemplaire, s’est plu à dire des balivernes sur sa page Facebook.
Après avoir été admise dans la résidence d’Ali Bongo Ondimba, l’ancien dictateur déchu par les militaires, Nicole Assele s’est cru intéressante en stipulant sur la toile que son cousin était en résidence surveillée et pas libre, que ce dernier avait droit à l’amour de sa famille, ce d’autant que Sylvia Bongo Odimba et Nourreddin Bongo Valentin, tous les deux des criminels financiers admis à la prison centrale de Libreville, étaient absents.
Une réaction étonnante, lorsqu’on sait que peu après son accident vasculaire cérébral (AVC) à Ryad, en 2018, le même Ali Bongo Odimba avait clairement donné instruction à sa garde rapprochée de ne laisser entrer dans sa résidence aucun membre de sa famille.
Nicole Assélé a-t-elle oublié la fois où son paternel, Jean Boniface Assélé s’était fendu dans les médias pour dénoncer la “prise en otage” de son “neveu” ou était-elle amnésique ? Les militaires étaient-ils déjà au pouvoir lorsque la famille du même Ali Bongo Odimba manifestait devant le portail pour avoir le droit de voir leur dictateur de parent?
Et puis, Nicole Assele soutiendrait-elle que Faustin Archange Touadera, le facilitateur de la Transition et agissant pour le compte de la CEEAC aurait menti délibérément à l’opinion internationale, en affirmant qu’Ali Bongo Ondimba se portait bien et qu’il était libre de ses mouvements?
C’est ici toute la duplicité de l’ancienne patronne de la CNSS. Mais sait-elle que les populations ont encore en mémoire les détournements massifs qui ont été perpétrés sous Ali Bongo Odimba ?
Et, très justement, a-t-elle déclaré aux gabonais que l’une de ses maisons a été louée à la CNSS pendant plusieurs années ? Dans quelles conditions cet accord a-t-il été passé sous les magistères de son dictateur de cousin? Peut-elle éclairer la lanterne des gabonais pour leur expliquer le processus de captation des fonds publics qui a été le sien?
Nicole Assélé devrait savoir que les gabonais portent encore les stigmates des actions du clan Bongo et compagnie. Toutes les dérives, abus de pouvoir, faillite de l’État sont aujourd’hui en plein processus de conjuration par les mêmes militaires qu’elle décrie.
Parce que les blessures sont encore béantes, les prises de position outrancières et inopportunes d’Assele Nicole devraient être censurées avec la plus vive des énergies.