Par Stive Roméo Makanga
L’ancien Directeur général de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), Joël Lehman Sandoungout, payé 13 millions de francs CFA par mois, a tenté de quitter précipitamment le territoire gabonais hier. Selon des sources concordantes, il aurait été débarqué d’un vol à destination de la France, pays où réside sa famille. Cet incident, survenu à l’aéroport international de Libreville, vient alimenter une série de scandales qui entourent l’ancien dirigeant de la SEEG.
L’éviction de Joël Lehman Sandoungout en août 2024 avait déjà fait grand bruit dans l’opinion publique. À peine un an après avoir pris les rênes de la SEEG, son mandat a été marqué par une gestion chaotique et des suspicions de malversations financières. Son limogeage avait été perçu comme une réponse urgente des autorités face à la détérioration des services publics d’électricité et d’eau, ainsi qu’aux accusations croissantes de mauvaise gestion.
Peu avant cette tentative de fuite, Joël Lehman Sandoungout avait été convoqué par la Direction Générale des Recherches (DGR), dans le cadre d’une enquête approfondie sur plusieurs transactions douteuses survenues sous son mandat. Ces opérations, qui auraient porté préjudice à la SEEG, font l’objet d’une investigation rigoureuse. L’ancien DG est soupçonné d’avoir orchestré ou toléré des pratiques financières douteuses, lesquelles ont aggravé la situation de l’entreprise, déjà secouée par des délestages à répétition et une gestion inefficace des ressources.
Le débarquement de l’avion de Joël Lehman Sandoungout illustre à la perfection la volonté des autorités gabonaises de poursuivre leur lutte contre l’impunité et la corruption au plus haut niveau. Des sources proches du dossier laissent entendre que d’autres révélations pourraient bientôt voir le jour à la lumière des investigations en cours. À ce stade, la fuite avortée de l’ex-DG ne fait qu’intensifier les soupçons qui pèsent sur lui.
Nous y reviendrons avec plus de détails sur les transactions incriminées et les suites judiciaires de cette affaire qui secoue l’un des piliers des services publics gabonais.