Par Cadette Ondi Eyi
C’est au siège social de l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), qu’a eu lieu, lundi 27 juin dernier, la signature d’un accord scientifique et technique entre l’entité précitée et Olam Palm Gabon (OPG), explicite de leur association dans l’optique de créer un cadre favorable à la coexistence de l’Homme et de l’éléphant, une problématique devenue cruciale.
Auguste Roger Bibaye Itandas, président du Comité de l’ANPN, Christian Tchemambela, secrétaire exécutif, et quelques vice-présidents du Groupe Olam dont Gabriel Ntougou et Quentin Meunier, ont rehaussé par leur présence cet événement d’importance.
L’accord passé entre les deux institutions permettra, entre autres et sur trois années consécutives, de mener une étude scientifique combinant plusieurs techniques (génétique, colliers GPS et pièges photographiques), en plus de permettre une meilleure connaissance écologique des éléphants de forêt vivant à l’interface entre forêts et zones agricoles.
Ainsi, ces recherches permettront de collecter des données, lesquelles devront servir à mieux gérer les conflits Homme-éléphant.
Si l’on se fie aux récentes études conduites par l’ANPN et ses partenaires, on peut retenir que 95000 éléphants peuplent la forêt gabonaise.
Si ces animaux sont connus pour jouer un rôle clé dans la préservation des écosystèmes, il reste néanmoins que ces derniers sont à l’origine de dégâts considérables, la destruction des cultures villageoises et industrielles constituant les preuves les plus explicites.
Outre les ravages énoncés, ceux relatifs aux plantations agro-industrielles ne sont pas non plus en reste.
Aussi, par le modèle de développement fignolé par ses soins, Olam Palm Gabon (OPG) a permis la mise en conservation de plus de 60% des terres allouées par le Gouvernement.
Ce qui représente à peu près 130 000 hectares de forêts et savanes.
Ces zones protégées, qui s’établissent désormais en véritables couloirs écologiques au sein des concessions, les pachydermes ne manquent pas et pourraient, si absence des mesures adéquates constatées, endommager les cultures industrielles.
C’est pourquoi, dans l’intérêt crucial de saisir au mieux l’écologie et le comportement des éléphants de forêts du Gabon, d’une part, et trouver de nouvelles pistes de cohabitation pacifique, OPG et l’ANPN ont dû consentir à la signature de ce partenariat, d’une valeur de 160 millions de francs CFA.
À l’aide d’échantillons d’ADN et d’un suivi par système de colliers GPS et de pièges photographiques, le recensement des éléphants se fera dans les régions de la Ngounié et du Moyen-Ogooué, où OPG tient ses activités.
Après la collecte d’échantillons d’ADN, des analyses se feront au laboratoire de génétique de l’ANPN. Ils permettront aussi l’identification des l’identification des pachydermes visitant les cultures.
Pour leur part, techniciens et chercheurs feront l’analyse des déplacements aux fins d’anticiper leurs comportements, tout en optimisant, à partir de ces données, les mesures de prévention des conflits.
Cette nouvelle alliance d’OPG et de l’ANPN s’inscrit dans le cadre d’un double objectif, celui d’allier développement et conservation. Un programme d’envergure et singulier, qui devrait enrichir par le moyen des résultats obtenus, connaissances et capacité d’alimenter la palette de solutions adéquates pour enrayer plus durablement la dure problématique des destructions des cultures par les éléphants, aussi bien en milieu rural qu ‘industriel.