Par Stive Roméo Makanga
Ali Bongo Ondimba est-il de nouveau berné comme un novice, au regard de la prétendue mobilisation observée à Oyem le dimanche 2 juillet courant? On est bien tenté de répondre par l’affirmative, tant les images illustrant la flopée de compatriotes heureux d’accueillir le président sortant déferlent sur les réseaux sociaux.
De plus, en marge de cette célébration aux allures de mise en scène magistralement théâtralisées, les ministres originaires d’Oyem ont même exulté, mobilisant les foules pour battre le bitume en l’honneur d’Ali Bongo Ondimba, appelé à se porter de nouveau candidat. Quelle grotesque comédie !
Si l’appel à candidature du président de la République, formulé par le Parti Démocratique Gabonais (PDG), résulte d’une vieille et ancienne tradition pédégiste, il faut également entendre que c’est surtout le moment idéal pour chaque cadre du parti de masse de marquer des points. Rien de plus.
Dans les faits, la réalité est bien plus cruelle. Les populations du Woleu-Ntem n’aiment pas le candidat du pouvoir et c’est d’ailleurs un secret de polichinelle.
D’ailleurs, les preuves pour appuyer cette thèse ne manquent pas. Lors de la présidentielle de 2016, alors qu’Ali Bongo Ondimba affrontait Jean Ping, le Woleu-Ntem avait très nettement montré sa préférence pour le candidat de l’opposition.
24,81% pour Ali Bongo Ondimba, contre 72,90% pour Jean Ping. Une véritable bérézina pour le Parti Démocratique Gabonais (PDG), qui avait pourtant très largement mobilisé les populations et témoigné un faux soutien au fils d’Omar Bongo Ondimba.
Ali Bongo Ondimba avait été bien dupé par les ministres de l’époque, qui lui avaient pourtant apporté toutes les assurances.
Il faut croire qu’avec cet énième épisode, l’histoire voudrait de nouveau se répéter.