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Traitement des déchets biomédicaux : les précisions du Dr. Daniel Nzengui Makita, inspecteur général adjoint de la Santé

Par Kongossanews

Propos recueillis par Stive Roméo Makanga

Après la découverte par l’inspection générale de la Santé d’un site non conforme de traitement de déchets biomédicaux, le 25 mai dernier, le Dr. Daniel Nzengui Makita, inspecteur général adjoint de l’administration ci-dessus mentionnée, a été on ne peut plus formel.
La substance de son propos dans l’interview ci-dessous consacrée.

SUR LES DÉCHETS BIOMÉDICAUX

Je tiens à vous remercier de l’opportunité que vous me donnez de parler d’un domaine aussi sensible, que celui de la gestion des déchets biomédicaux.
La gestion des déchets est un processus qui commence par la collecte, le tri, le transport, le stockage et l’élimination. Ce processus nécessite une certaine dextérité. Et il faut qu’il y ait des gens qui maîtrisent comment le faire. Je vais commencer par vous donner un exemple simple. Savez-vous pourquoi dans nos villages il y a des latrines traditionnelles qui étaient au moins à 50 mètres des habitations ?

C’est justement pour éviter la propagation de certaines maladies, à cause des vecteurs comme les mouches, les cafards, les rats, qui souvent viennent dans les maisons.

L’homme est une matière qui se désagrège. Et cette désagrégation se fait par un certain nombre de processus, qu’il faut essayer de mettre dans les normes.

LE GABON S’APPUIE SUR DES NORMES INTERNATIONALES

Vous avez ce livre qui fait toutes les normes du secteur santé (il présente le manuel). Toutes les activités qui flirtent avec la santé humaine. Un livre qui a été validé par l’OMS et promulgué par le gouvernement en 2012.

Nous sommes-là pour tenter d’appliquer ces normes et c’est pour cela que pour être dans la gestion des déchets biomédicaux, il faut au préalable disposer d’un diplôme qui vous permet de solliciter cette activité, et d’autre part, de disposer des moyens adéquats pour la destruction de ces déchets.

Parce que ces déchets réunis, et ils sont de plusieurs types, il faut faire la différence entre les déchets domestiques, qu’on peut jeter comme ça, dans la rue, comme le font certains, et les déchets biomédicaux.

Lorsqu’on dit biomédicaux, bio c’est la vie et médicaux c’est ce qui est médical.
(…) Si on enlève par exemple à une femme un placenta et qu’on le met dans un bac à ordures simple, il devient automatiquement une bombe.

Et quand on parle de bombe bactériologique, il faut dire qu’elle vient de nous. Parce que notre ventre contient des milliards et des milliards de microbes qui sont en équilibre par rapport à notre écosystème. Mais une fois la personne meurt, ces microbes deviennent singleton, ils peuvent faire ce qu’ils veulent et c’est pour cela qu’il ne faut pas que quelqu’un pourrisse dans la rue.

Donc ceux qui collectent les déchets biomédicaux doivent avoir un schéma bien stéréotypé. Vous commencez par la collecte, le tri, le stockage dans des bacs différents suivant qu’on ait des matières coupantes, tranchantes.

Par exemple les organes. Si vous allez dans un hôpital comme celui d’Owendo où on fait des amputations, vous ne pouvez pas mettre un organe qui a été amputé dans le même sac que les ordures ménagères.

LES ENTREPRISES DOIVENT EXERCER APRÈS OBTENTION D’UN AGRÉMENT DU MINISTÈRE DE LA SANTÉ

Pour ce qui est des sociétés qui font dans cet amalgame, ça devient difficile parce que ça expose tout le monde dans le quartier.

Lorsque nous recevons chez nous quelqu’un qui souhaite faire dans cette activité, nous lui demandons s’il a des outils pour la destruction de ces déchets.

Lorsque nous faisions des vaccinations, nous réussissions à réunir tous les déchets liés à la vaccination. Il fallait aller les incinérer à 1000 degrés de température. A ce stade-là, les aiguilles et les flacons fondent. Ça devient de la poudre. Or, ici, lorsqu’on prend des ordure et qu’on les stocke dans une concession en plein air, sous le soleil, sous la pluie, ça devient une très forte pollution et ce n’est pas normal.

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