L’enseignant est un professionnel de l’éducation dont la mission principale est d’éduquer et d’instruire les apprenants. Il dispose pour cela d’un trio de savoirs lui permettant d’accomplir sa tâche que sont : le savoir, le savoir-faire et le savoir-être. Accusé depuis un certain temps, des pratiques peu orthodoxes en milieu scolaire, il est actuellement sujet des nombreuses poursuites judiciaires.
Loin de vouloir s’ériger en défenseurs des causes perdues, ni d’encourager les responsables des dites pratiques, si on veut bâtir un système éducatif performant, nous croyons qu’il faudrait rétablir l’équité en matière de justice pour des questions d’éducation. Car, on a l’impression que le seul responsable de ces déviances in absoluto, reste l’enseignant. Alors qu’il serait peut-être temps de faire une autopsie sérieuse de la question afin de mettre en évidence tous les divers facteurs contribuant au déploiement de cette situation dont les principaux protagonistes sont : l’enseignant et l’élève.
Aujourd’hui, l’enseignant est victime d’une cabale liée à sa corporation. Ternie, vilipendée, réifiée, la corporation enseignante au Gabon est inconsidérée, dévalorisée depuis des lustres au point de devenir la risée de toutes les professions y existantes. La société n’a d’yeux que sur l’enseignant. Si bien qu’à cause de certaines dispositions juridiques prises en sa faveur, l’élève est devenu intouchable, dotée d’une autorité qui le place toujours en situation de victime. Profitant de ce nouveau statut de protégé, il se croit ainsi tout permis : humiliations des enseignants, agressions physiques et psychologiques, chantages et bien d’autres. Même si, le travail de l’enseignant est de former des élèves, dans une telle atmosphère, à quoi peut-on s’attendre en termes de rendement ? Et lorsque l’échec survient, la responsabilité incombe à l’enseignant, et en cas de succès, c’est l’élève qui s’est donné les moyens. Finalement de quelle école parle-t-on ?
À côté, de ce facteur, il y a les parents. En effet, depuis, leurs maisons, ils connaissent les mentalités, les comportements de leur progéniture, les parents d’élèves s’efforcent incriminer l’enseignant, comme s’il était un faiseur de miracles pour transformer d’un coup de bâton magique les comportements de leurs rejetons. Ils les abandonnent entre les mains des enseignants qui doivent forcément emmener leurs enfants à réussir. Mais, lorsque ce dernier, cherche à use des stratégies de pilotage qui peuvent favoriser pousser l’élève travailler à savoir : des punitions pour un exercice non fait, une petite tape, qu’on dramatise et taxe de sévices corporelles, les exclusions temporaires… Tels de félins affamés, ils n’hésitent pas à les béatifier et jeter en prison le professionnel qui n’a que les yeux pour pleurer et subir. Avoir arraché l’autorité à l’enseignant est un facteur important d’échec dans le système éducatif gabonais. Et on est étonné de se retrouver avec des enfants impolis, irrespectueux dans nos différents quartiers. Nous pensons qu’il faut retourner l’autorité à l’enseignant, sans barrières, lui faire confiance, il aura déjà penser à lutter contre l’échec scolaire.
Il y a un adage qui stipule que : Lorsqu’on veut noyer son clébard, on l’accuse de rage !
Ghildas Dahlin MEYE, Professeur Certifié de Français ! Libreville, 6 avril 2024