Par Stive Roméo Makanga
Comment est-il possible que Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la Transition, ait pu se tromper par deux fois, et dans les mêmes circonstances ? Faut-il croire que la capacité de jugement du chef de l’État soit à ce point si susceptible ? Les faits laissent malheureusement les patrons de presse converger vers cette thèse.
Hier, Brice Clotaire Oligui Nguema s’était déjà trompé sur la résolution de la crise inhérente à la Communauté musulmane, laquelle opposait le clan Benyamine Andjoua Obolo à l’administration du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG), en confiant 50 millions de francs CFA à Ali Akbar Onanga Y’Obegue, dans l’espoir que ce dernier, qui s’était présenté comme un incontournable parmi les musulmans, ramène l’accalmie.
Seulement, le général président s’était très vite rendu compte qu’il avait été roulé dans la farine. Non seulement sieur Onanga Y’Obegue s’était volatilisé, mais l’affrontement au sein de la communauté musulmane s’intensifiait de plus belle. Il dû donc, par nécessité d’apaisement en ces temps de transition, se trouver d’autres interlocuteurs capables d’exécuter ses volontés.
Aujourd’hui, le président de la Transition est retombé dans les mêmes travers, en octroyant des véhicules et quelques sous pour le carburant, à un quatuor ou quintette de journalistes pompeusement présentés comme les meilleurs de la corporation.
Une information qui divise les patrons de presse, et laisse présager de l’avènement d’une ère de désamour entre l’Exécutif gabonais et la presse privée libre et indépendante. En recevant ces journalistes en huis-clos, Brice Clotaire Oligui Nguema aurait-il pensé que les choyer et les submerger de CFA serait suffisant pour compenser l’absence de distribution des véhicules promis à chaque patron de médias en règle sur le plan légal ?
Pourtant, le 2 septembre 2023, peu après le coup de libération, le président de la Transition avait été formel lorsqu’il recevait la presse au Palais Rénovation : il donnerait 2 véhicules à chaque Rédaction, cela pour leur donner plus de mobilité, et donc de performance. Très modestement, les acteurs de la presse libre et Indépendante avaient estimé qu’une seule voiture suffirait largement. Huit mois plus tard, rien n’a bougé d’un iota.
En revanche, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est montré généreux avec tout le monde. Qu’il s’agisse des activistes, des anciens syndicalistes devenus secrétaires généraux, délégués spéciaux ou sénateurs; et même le menu fretin du microsome politique gabonais. La presse, rien du tout.
Comment accompagner la Transistion dans un tel contexte, et au regard des quiproquos qui n’ont de cesse d’abonder? Alors que les activistes et autres insulteurs publics et notoires affichent clairement leur insolence au volant d’un pick-up, les journalistes quant à eux ont toutes les peines à couvrir l’actualité de la Transition et à soumettre à l’appréciation des populations et du reste du monde, une information qualitative et objective.
Au-delà de toutes les difficultés énumérées supra, la presse libre et indépendante continue de travailler avec professionnalisme et rigueur. Preuve en est de la couverture du Dialogue national inclusif (DNI), plébiscitée par certaines institutions dont la Haute autorité de la communication (HAC), le ministère de la communication et des médias, ainsi que le ministère de la réforme des institutions.
Faut-il croire que le général président ait plus de préférence pour les insulteurs publics, ou plutôt pour ceux qui chaque jour donnent du leur pour apporter une pierre à l’édifice dans le processus en cours de la reconstruction du pays? That is the question.
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