Par Stive Roméo Makanga
Un conflit majeur ébranle le secteur pétrolier au Gabon, mettant en lumière l’opposition de l’entreprise Perenco à la loi locale.
Perenco, la société pétrolière française opérant au Gabon, est actuellement au cœur d’une crise qui pourrait avoir des implications majeures pour le secteur pétrolier du pays. La situation a atteint un point critique, avec des signes indiquant que l’entreprise pourrait bénéficier d’un soutien au plus haut niveau de l’État gabonais, tant son obstination interroge.
Le conflit a débuté lorsque l’inspecteur spécial du travail, Thérence Cédric Mbadinga Moussavou, a reconnu la légitimité de l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) conformément à l’article 316 alinéa 3 du Code du Travail gabonais. Suite à cette reconnaissance, la Direction générale de Perenco a été convoquée pour reprendre les négociations afin de résoudre le conflit qui oppose la société aux travailleurs locaux. Cependant, Perenco a refusé de coopérer, suscitant des inquiétudes quant à une éventuelle grève générale susceptible de paralyser le secteur pétrolier et de nuire à l’économie nationale.
Le 19 janvier dernier, l’entreprise a délibérément ignoré une convocation de l’inspecteur spécial du travail, et une nouvelle convocation a été émise pour le 23 janvier, conformément à l’article 393 alinéa 4 du Code du Travail. Cette réticence persistante de Perenco à se conformer à la législation locale soulève des questions sur un possible soutien politique de la part des autorités gabonaises.
Le 26 décembre 2023, les responsables de Perenco avaient déjà rejeté toute négociation avec l’ONEP, arguant que le syndicat n’était pas représentatif au sein de l’entreprise. Les syndicalistes ont alors sollicité l’intervention du président de la Transition, au regard du mutisme de l’inspecteur spécial du travail chargé du secteur pétrolier.
Cependant, après un examen approfondi des adhérents de l’ONEP et du Syndicat autonome des pétroliers, l’inspecteur spécial a conclu que l’ONEP était bel et bien représentative, avec un taux de 29,98%.
Selon l’article 316 alinéa 3 du code du travail gabonais, un syndicat ayant au moins 25% des effectifs de l’entreprise est éligible à la représentativité. La convocation de la Direction générale de Perenco et de l’ONEP à une reprise des négociations vise à résoudre les revendications et à éviter une grève générale.
Cependant, le refus persistant de Perenco de se conformer aux exigences de la loi gabonaise soulève des questions sur d’éventuels soutiens politiques au sein de l’État. Les plus hautes autorités de la Transition au Gabon devraient être interpellées par cette attitude récalcitrante de la société française, car elle menace de compromettre la stabilité sociale et économique du pays.
2 Commentaires
Force reste à la loi !
Une société hors la loi qui s’en fou des lois gabonaise, qui refuse catégoriquement de se présenter à la convocation de l’autorité en charge du dossier,ya qu’au Gabon qu’une compagnie française peut se comporter de la sorte, sous d’autre cieux comme au Nigeria ou en Angola ya Longtemps elle serait ramené a l’ordre par les plus hautes autorités du pays.mais au Gabon on ne sait pas sur qui Perenco compte pour se comporter comme un véritable hors la loi. L’avenir nous le dira. Tant des anciens barons du régimes déchus Bongo/PDG sont rappeler aux affaires les lois de notre pays seront toujours piétinée par ces compagnies venus d’ailleurs au mépris des populations.