Malgré l’élection historique d’Obama en 2008, premier président noir des États-Unis, l’Amérique n’est pas devenue une nation post-raciale ou post-idéologique. Au contraire, la polarisation raciale et idéologique s’est accentuée sous sa présidence, tout en rendant difficile sa capacité à gouverner efficacement. C’est la thèse que développe Dr. Blanchard Onanga Ndjila, ancien diplomate et spécialiste interdisciplinaire de la culture américaine, dans son ouvrage intitulé : « Race, Ideology, and the Polarization of America in the Age of the Obama Presidency, que l’on peut traduire par La race, l’idéologie et la polarisation de l’Amérique à l’ère de la présidence Obama ».
En effet, à travers cet opuscule, l’ancien diplomate examine en profondeur les tensions raciales et idéologiques qui ont marqué la présidence d’Obama. Titulaire d’un doctorat sur “Barack Obama et les organisations de défense des droits civiques : héritage, tensions, ajustements (2004-2010)”, l’auteur a réécrit et développé sa thèse en un livre publié en cette année 2024.
Une vue de l’auteur
En droite ligne de cette perspective, il soutient que l’opposition républicaine aux initiatives d’Obama était motivée non seulement par des différences idéologiques, mais aussi par des sentiments anti-noirs et une haine explicite envers le premier président noir. Pour lui, les républicains ont fait de l’obstruction systématique, dans le seul but de faire d’Obama un président n’ayant exercé qu’un seul mandat.
Polarisation raciale et idéologique
Pendant la présidence d’Obama, notre compatriote fait la démonstration que l’Amérique est devenue plus polarisée racialement entre Noirs et Blancs, ainsi qu’idéologiquement entre progressistes et conservateurs. Suivant son analyse, cette division s’est notamment manifestée lors de l’adoption de la réforme des soins de santé, où la majorité démocrate au Congrès a dû faire passer ses réformes sans le soutien des républicains. Cet ouvrage est basé sur une recherche rigoureuse, incluant des entretiens menés par l’auteur auprès d’experts, de militants des droits civiques, de professeurs d’université et de spécialistes de la culture américaine. Ces données empiriques étayent les arguments de Dr. Blanchard Onanga Ndjila sur la polarisation raciale et idéologique de l’Amérique sous Obama.
Démographie et changement politique
Sur ces problématiques, l’ancien diplomate souligne que le changement démographique en Amérique, avec la montée en puissance des minorités, a suscité la peur des conservateurs blancs de perdre leur pays. Cette crainte aurait de son point de vue exacerbé les tensions raciales et idéologiques pendant la présidence d’Obama, le premier président noir. L’ouvrage analyse en détail les incidents racistes et les violences policières envers les Afro-Américains qui se sont produits sous la présidence d’Obama, comme les affaires Michael Brown à Ferguson et Eric Garner à New York. L’auteur montre comment ces événements ont accentué la polarisation raciale en Amérique.
S’agissant des positions idéologiques d’Obama, l’auteur contraste les positions progressistes d’Obama sur des questions sociales comme l’homosexualité, l’avortement ou le rôle du gouvernement fédéral, avec les positions conservatrices de son adversaire républicain John McCain lors de l’élection de 2008. Cette opposition idéologique aurait contribué, de son analyse, à la polarisation politique.
Ce serait donc en raison de cette polarisation raciale et idéologique, qu’Obama n’aurait pas réussi à collaborer efficacement avec le Parti républicain, qui s’est opposé systématiquement à ses réformes dans le seul but de le faire échouer politiquement. En définitive, loin de réaliser le changement et l’espoir prônés pendant sa campagne, la présidence d’Obama a exacerbé les divisions raciales et idéologiques aux États-Unis, estime Dr. Blanchard Onanga Ndjila.