Par Joseph Mundruma
Pour de nombreux gabonais, la vidéo du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema allant déposer ses enfants à l’école est certes mignonne, mais elle aurait été plus intéressante si le chef de l’État avait inscrit sa progéniture dans une école publique. Opération de communication ratée en ce début d’année académique ? Sans aucun doute.
La récente vidéo du Président de la Transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, déposant ses enfants dans une école française au Gabon, a suscité un vif débat sur les réseaux sociaux depuis quelques jours. Ce geste, apparemment anodin et personnel, résonne désormais comme un signal fort sur la perception de l’éducation publique nationale par les plus hautes autorités du pays.
En optant pour une école privée française pour ses enfants, Brice Clotaire Oligui Nguema a, involontairement ou non, soulevé des questions sur la qualité et la fiabilité du système éducatif public gabonais. Ce choix, en pleine période de rentrée scolaire, interpelle d’autant plus que les parents gabonais se battent pour inscrire leurs enfants dans des écoles publiques souvent surchargées et aux moyens limités. La décision du Président est ainsi perçue comme un désaveu des institutions nationales et des réformes en cours dans le secteur éducatif.
D’ailleurs, l’opinion publique s’est rapidement emparée de la question, tout en soulevant plusieurs interrogations sur la portée symbolique de ce geste. Le président de la Transition en a-t-il trop fait cette fois-ci ? Comme toujours diront certains.
D’abord, il faut préciser que le choix du Président envoie un message ambigu aux familles gabonaises, en particulier à celles qui n’ont d’autre choix que de recourir au système public, souvent décrié pour son manque de moyens. Ce geste interroge sur l’image que les dirigeants eux-mêmes ont de l’éducation publique.
Ensuite, l’action du Président semble poser implicitement la question de la confiance accordée au système éducatif national. En préférant l’enseignement privé, Brice Clotaire Oligui Nguema laisse entendre que l’éducation publique ne répondrait pas aux standards qu’il souhaite pour ses propres enfants.
Enfin, la scène alimente également le sentiment d’inégalité entre ceux qui peuvent se permettre une éducation privée et ceux qui en sont exclus. Dans un pays où l’accès équitable à une éducation de qualité reste un défi, ce choix creuse davantage le fossé entre les différentes classes sociales.
In fine, la polémique autour de cette vidéo remet sur la table les nombreux défis auxquels fait face l’éducation gabonaise. En pleine transition politique, le geste du Président engendre des questions cruciales sur les priorités gouvernementales en matière de réformes éducatives. Les réactions montrent surtout aujourd’hui l’attente des Gabonais de voir leurs dirigeants privilégier et renforcer un système public capable de répondre aux aspirations de tous, sans distinction.