MBOUMBA Blandine Rita épouse LEBONDO-LE MALI et les 90 millions de la discorde
Par Stive Roméo Makanga
C’est par l’arrêté No 000025/MCP/SG/AJE, pris à Libreville le 29 décembre 2023, que le ministre des Comptes publics, Charles Mba, a annoncé la mise en débet provisoire de MBOUMBA Blandine Rita épouse LEBONDO-LE MALI, receveur percepteur de la Recette-Perception d’Okala. Cette mesure, qui s’inscrit dans le cadre de la lutte contre les détournements de fonds publics, porte sur un montant supérieur à 90 millions de francs CFA. Une affaire qui fait toujours jaser dans les salons feutrés du Grand Libreville.
Rappelons à toute fins utiles que la mise en débet provisoire est une procédure administrative permettant de déclarer un agent public temporairement débiteur envers le trésor public. Elle intervient lorsqu’il est constaté, au terme d’une enquête ou d’un audit, des anomalies financières ou des détournements présumés dans la gestion de fonds publics. En l’espèce, MBOUMBA Blandine Rita épouse LEBONDO-LE MALI est accusée d’avoir détourné plus de 90 millions de francs CFA, un montant qu’elle est tenue de restituer conformément aux articles 43, 44 et 45 alinéas 2 et 3 du décret No 0653/PR/MBCPFPRE du 13 avril 2011, cités dans l’arrêté ministériel.
L’article 2 dudit arrêté stipule : « Un ordre de recette du montant précité sera émis à l’encontre de Madame MBOUMBA Blandine Rita épouse LEBONDO-LE MALI, au profit du Budget Général de l’État qui prend en charge le détournement précité. »
Dans la même période, un second arrêté ministériel, le No 000026/MCP/SG/AJE, a été pris, portant mise sous séquestre des biens meubles et immeubles de l’intéressée. Cette mesure vise à garantir le recouvrement des sommes détournées en cas d’impossibilité de restitution immédiate par l’agent incriminé.
Il faut dire que le vendredi 6 septembre 2024, l’affaire a connu un nouvel épisode avec une audience devant la Cour des comptes, réunie en toutes chambres. MBOUMBA Blandine Rita épouse LEBONDO-LE MALI y avait introduit un recours en annulation de l’arrêté de mise en débet provisoire et de l’arrêté de mise sous séquestre. Cependant, par l’arrêt No 158/23-24/CC/TCHR/GC, la Cour des comptes s’est déclarée incompétente pour statuer sur ce dossier. Cette décision laisse pour l’instant l’arrêté de mise en débet provisoire et celui de mise sous séquestre inchangés.
Disons-le sans attermoiement, l’affaire MBOUMBA Blandine Rita épouse LEBONDO-LE MALI illustre bien la volonté des autorités publiques de la Transition de renforcer les mécanismes de contrôle et de reddition des comptes dans la gestion des finances publiques. Le ministre des Comptes publics, Charles Mba, semble déterminé à appliquer la loi dans toute sa rigueur. Toutefois, la déclaration d’incompétence de la Cour des comptes pose la question de l’issue de cette affaire, qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles procédures judiciaires. Nous y reviendrons !



1 commentaire