Présidentielle au Gabon : L’Alliance Pour la République critique les incohérences du pouvoir de transition
À quelques semaines du lancement de la campagne présidentielle gabonaise, prévue pour le 12 avril, un climat tendu et délétère s’est installé au sein de la classe politique. Les accusations et les promesses non tenues ravivent les souvenirs de l’ancien régime, suscitant inquiétudes et frustrations.
L’Alliance Pour la République (APR) a exprimé son désarroi face à la situation politique actuelle. Dans une déclaration publique faite le samedi 22 février 2025, le parti a dénoncé les multiples revirements du pouvoir de transition. Heins Essongue Boussamba, porte-parole de l’APR, a souligné que « l’anticipation de l’élection présidentielle, contrairement au calendrier initial du CTRI qui prévoyait la fin de la transition en août 2025, révèle la gravité de la crise que traverse notre pays en cette période de transition ».

Selon l’APR, les tensions actuelles s’articulent autour de questions à la fois sociales et politiques, notamment depuis les premières déclarations du Président de la Transition, qui promettait de rendre le pouvoir aux civils dans un climat de paix. Cependant, malgré certaines avancées et réalisations notables, ainsi que l’achèvement de projets abandonnés par l’ancien régime, l’espoir suscité par le coup de libération du CTRI s’est progressivement transformé en déception pour de nombreux Gabonais. « La transition s’est enlisée, et les promesses de restauration des institutions et du paysage politique ne se sont pas concrétisées », a déclaré Boussamba.

Dix-huit mois après la prise de pouvoir par les militaires, l’impatience et la désillusion gagnent du terrain parmi la population. L’APR déplore le retour de pratiques associées à l’ère Ali Bongo, telles que la mauvaise gouvernance, le surendettement du pays, la détérioration des libertés publiques, l’insécurité croissante, le népotisme, l’inflation, et la baisse générale du niveau de vie. « Les coupures d’électricité intempestives, la pénurie d’eau potable, l’exclusion de certains citoyens, et la gestion des nominations basée sur le favoritisme ont sapé l’espoir de nombreux Gabonais en la capacité du CTRI à instaurer un véritable changement », a ajouté le porte-parole.
L’APR a également pointé du doigt la flambée du chômage chez les jeunes et la précarité institutionnalisée des catégories sociales les plus vulnérables. Face à ces défis, le regroupement de sept partis politiques a annoncé qu’il présenterait un candidat à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. « L’identité de ce candidat, ou notre soutien à un autre candidat en lice, sera révélée dans les prochains jours », a déclaré Heins Essongue Boussamba.
Les sept partis membres de l’Alliance Pour la République sont :1. Bloc du Patriote Uni (BPU) – Heins Essongue Boussamba
2. Parti du Peuple Gabonais (PPG) – Jean Romain Fanguinoveny
3. Alliance pour la Renaissance Nationale (ARENA) – Simplice Ibouanga
4. Les Bâtisseurs de la République (BR) – Moutendi Pendi
5. Alliance pour une nouvelle Afrique (UANA) – Georges Manfoumbi
6. Coordination Nationale Concertée pour le Développement (CNCD) – Jean Marie Ndjodi
7. Association pour le Socialisme au Gabon (APSG) – Térence Izanga Mapangou.
L’APR appelle chaque candidat à prendre conscience des enjeux critiques qui se profilent à l’horizon, tout en réaffirmant son engagement à œuvrer pour un avenir meilleur pour le Gabon.
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