Un aéronef des Forces armées gabonaises a effectué, lundi 19 avril courant, un atterrissage d’urgence particulièrement violent, percutant le sol et engendrant d’importants dégâts matériels.
Dans un communiqué, le ministère de la Défense a prétendu ouvrir une enquête pour faire la lumière sur cette affaire.
Une décision incongrue, puisqu’en l’espèce, la même institution ne peut être juge et partie.
Bienque le super Puma, l’aéronef accidenté, appartienne aux Forces armées gabonaises, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’abord et avant tout d’un appareil constitutif du patrimoine de l’État gabonais. Et que…en matière d’incidents et accidents d’aviation, seul un organe spécialisé en la matière a pleine compétence à investiguer en toute objectivité.
De sources concordantes, le Bureau d’Enquêtes des incidents et accidents d’aviation (BEIAA), organe de l’État gabonais, n’a toujours pas reçu, depuis là survenue de l’accident, une notification officielle des autorités, afin d’ouvrir une enquête conformément aux dispositions du décret n°00235 et de l’annexe 13 de l’organisation de l’aviation civile internationale (OACI).
De quelle pertinence sera l’enquête ouverte par le seul ministère de la défense ?
Pour l’instant, de nombreux experts s’interrogent.
Il importe de relever que dans le cadre de cette investigation hautement technique, les première thèses formulées iront sur la qualité du matériel mis en service. La révision du moteur (déjà présenté comme défectueux) notamment.
Et les licences des pilotes aux commandes ce lundi 19 avril.
Quoiqu’il en soit, une enquête de ce type n’a pas vocation à condamner, mais à produire une série de recommandations pour éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets.
Joseph Mundruma