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Gabon/ la société gabonaise de radiologie (SGR) en conclave au Chu de Libreville : la Sénologie et l’Imagerie au centre du débat scientifique


Par Cadette Ondo Eyi


Sous le haut patronage du ministre de la Santé, le Pr Adrien Mougougou, la Société Gabonaise de Radiologie (SGR) a ouvert, le mercredi 6 novembre, les travaux de ses journées scientifiques à l’auditorium du Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (Chul). Placées sous le thème Sénologie et Imagerie, ces assises, qui s’étendront jusqu’au 8 novembre, réunissent l’élite médicale nationale autour d’un enjeu majeur : l’amélioration du diagnostic et de la prise en charge des pathologies mammaires à travers les avancées de l’imagerie médicale.


C’est en présence de la directrice générale du Chul et présidente de la SGR, le Pr Béatrice Nguema-Edzang, ainsi que de nombreux médecins radiologues, gynécologues et chercheurs venus de tout le pays, que le Pr Adrien Mougougou a officiellement ouvert les travaux.
Dans son allocution, le membre du gouvernement a salué l’engagement constant des radiologues gabonais pour le renforcement du système de santé, avant de rappeler l’importance stratégique de la radiologie dans la détection précoce des maladies.


« L’imagerie médicale constitue aujourd’hui le pilier du diagnostic moderne. Elle permet non seulement de dépister, mais aussi de guider le traitement des pathologies avec une précision sans précédent », a souligné le ministre.
Le Pr Mougougou a par ailleurs exprimé la gratitude du gouvernement à l’endroit de son Excellence le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour son engagement en faveur de l’équipement des structures sanitaires.


« La volonté du chef de l’État de moderniser les plateaux techniques hospitaliers est une condition essentielle à l’efficacité de notre système de santé », a-t-il ajouté, avant d’encourager la jeunesse médicale à s’orienter vers les métiers de l’imagerie.


La journée inaugurale a été marquée par trois conférences de haut niveau, axées sur les progrès de l’imagerie dans le dépistage et la prise en charge des cancers du sein.


La première communication, intitulée : Dépistage du cancer du sein et imagerie, a mis en lumière l’apport décisif des techniques d’imagerie dans l’identification des lésions infra-cliniques, souvent indétectables par la simple palpation.


La seconde, consacrée aux techniques d’imagerie en sénologie, permettra de passer en revue les outils diagnostiques modernes – mammographie, échographie et IRM mammaire – ainsi que leurs indications respectives dans la détection des affections du sein.


Enfin, la troisième intervention, intitulée : imagerie des cancers du sein traités : point de vue du gynécologue en contexte africain, abordera la question du suivi post-thérapeutique et du rôle crucial de l’imagerie dans la surveillance des patientes en rémission.


Le vendredi sera consacré à deux sessions thématiques, la première dédiée à la technique, la seconde aux pathologies mammaires.
La matinée débutera par une présentation pratique intitulée : Comment fait-on une échographie mammaire ? Rappelant les principes, les étapes et la rigueur nécessaires à la réalisation d’un examen de qualité.


S’en suivra une communication sur le plateau technique pour l’imagerie médicale de la sénologie à Libreville et en province, offrant une cartographie exhaustive des moyens disponibles à travers le pays, depuis les grands centres hospitaliers universitaires jusqu’aux structures médicales régionales.
Une étude particulièrement remarquée portera ensuite sur les réalités de l’imagerie du sein au Centre Hospitalier Régional d’Oyem, révélant les défis rencontrés par les radiologues dans un contexte où l’échographie demeure la principale modalité d’exploration.


Les présentations suivantes aborderont successivement les artefacts en mammographie, les paramètres techniques de l’IRM mammaire, ainsi qu’un retour d’expérience du CHR de Moudila sur les conditions d’exercice en milieu provincial.
L’après-midi sera, quant à elle, consacrée à l’exploration clinique des pathologies mammaires. Les intervenants évoqueront tour à tour la conduite à tenir devant un nodule mammaire, l’analyse des pathologies bénignes au sein de l’Hôpital d’Instruction des Armées Omar Bongo Ondimba (HIAOBO), et la prévalence des affections mammaires au CHU Amissa Bongo de Franceville.


Une autre communication, sera centrée sur l’apport de l’échographie dans la prise en charge des patientes au CHR de Melen, tout en soulignant le rôle déterminant de cette modalité dans l’orientation thérapeutique.


Enfin, une revue des lésions classées BIRADS 3 selon la classification de l’American College of Radiology, ainsi qu’une étude sur les traumatismes du rachis cervical à l’HIAOBO, viendront clôturer cette journée dense en échanges scientifiques.


La dernière journée, placée sous le signe de la sénologie et de l’imagerie interventionnelle, ouvrira la réflexion sur des sujets plus pointus.
Une autre communication sur l’évaluation du statut ganglionnaire axillaire rappelle que l’exploration échographique et les prélèvements écho-guidés constituent des facteurs pronostiques majeurs dans le suivi des cancers du sein.

le cas de lésion mammaire chez un homme de 68 ans fera l’objet des débats, rappelant que la pathologie mammaire n’est pas exclusivement féminine. Cette observation ouvrira donc la voie à une discussion sur la mastectomie bilatérale pour gynécomastie, ses indications préventives et ses résultats cliniques.
D’autres communications porteront sur les techniques d’imagerie interventionnelle du sein, leurs indications diagnostiques et thérapeutiques, ainsi que sur la présentation du plateau technique du nouvel hôpital d’arrondissement de la Peyrie, symbole du renforcement des infrastructures hospitalières nationales.


La rencontre sera close par un exposé sur le traitement des pseudarthroses par greffe inter tibio-fibulaire à l’HIAOBO, illustrant la transversalité des compétences radiologiques dans divers domaines de la chirurgie réparatrice.
Au-delà des échanges scientifiques, ces journées seront l’occasion pour la SGR de rappeler le rôle central du radiologue dans la chaîne de soins. Interprète de l’image médicale, il collabore étroitement avec les chirurgiens, oncologues, gynécologues et anatomo-pathologistes pour garantir une prise en charge globale et efficace du patient.


Cependant, plusieurs intervenants ont souligné la nécessité de renforcer la formation et le nombre de spécialistes sur le territoire national. Actuellement, le déficit en radiologues et en manipulateurs en électroradiologie médicale demeure un frein majeur à l’expansion de la discipline.
Dans cette optique, la politique de formation initiée par le président de la République a été saluée comme un levier essentiel. Les orateurs ont encouragé la jeune génération de médecins à s’orienter vers la radiologie, une spécialité en pleine expansion et d’une importance vitale pour la santé publique.


En conclusion, ces trois journées de réflexion, d’échanges et de partage d’expériences vont permettre d’actualiser les connaissances des praticiens, tout en favorisant la création d’un consensus sur les bonnes pratiques diagnostiques et thérapeutiques.
Dans un contexte marqué par Octobre Rose et Novembre Bleu, mois de sensibilisation aux cancers féminins et masculins, la pertinence du thème choisi par la SGR prend tout son sens. L’imagerie médicale, plus que jamais, apparaît comme un instrument de lutte, d’espoir et de progrès au service de la santé publique gabonaise.

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