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L’activiste qui vend ses convictions au plus offrant

Thibaut Adjatys, alias Adjatys Ngouloumelegue Herman, aime se présenter comme le gardien autoproclamé de la vertu publique. Il s’érige en voix du peuple, en redresseur de torts, en conscience nationale à lui seul. Mais derrière les tirades moralisatrices et la posture de justicier numérique, se cache un personnage bien plus trivial : un homme en mal d’attention, prêt à vendre son indignation au plus offrant.

Il fut un temps où ses diatribes faisaient mouche. Où ses vidéos circulaient massivement, reprises dans les groupes WhatsApp et les forums. Mais cette époque semble révolue. Fatigué, désavoué par une bonne partie des siens, l’homme tourne en rond. Son influence décline, sa crédibilité s’effrite. Alors il compense : plus de bruit, plus d’attaques, plus de “scoops” invérifiables. La stratégie est simple : s’indigner bruyamment, peu importe le fond, tant que la polémique prend.

Car Adjatys, c’est désormais cela : un influenceur déguisé en militant. Un adepte du buzz, du clash et du copier-coller de rumeurs. Il ne s’agit plus de défendre des idées, mais de produire du contenu. Ses cibles changent selon le vent ou selon le portefeuille du moment. On l’a vu fustiger tel responsable un jour, puis l’encenser la semaine suivante. À ce niveau-là, ce n’est plus de la conviction : c’est du commerce de détail.

Dans les milieux de l’activisme, rares sont ceux qui prennent encore sa défense. Sidor Zang, Jonas Moulenda et d’autres ont fini par le dire tout haut : ses dérives font du tort à tous ceux qui essaient encore de militer sérieusement. D’ailleurs, l’une de leurs passes d’armes, devenue virale, résume tout : quand Zang lui reproche de salir la cause, Adjatys répond par des insultes. Le débat d’idées, chez lui, finit toujours en règlement de comptes.

Et puis il y a les fameux audios. Ces enregistrements qui refont surface à intervalles réguliers, où l’on entend parler de “partage de butin”, de “services rendus”, de “petits arrangements”. L’intéressé crie au montage, comme d’habitude. Mais à force de démentir tout, tout le temps, plus personne n’écoute.

Aujourd’hui, ses publications peinent à dépasser la dizaine de réactions. Son public, lassé de ses outrances, passe à autre chose. L’homme qui voulait incarner la vérité se retrouve prisonnier de ses propres mensonges. Il avait fait du combat moral sa marque de fabrique. Il en a fait, au final, un fond de commerce.

Et la question que beaucoup se posent désormais : son application préférée, c’est WhatsApp, Facebook… ou Western Union ?

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