Le chef de l’État, Ali Bongo Ondimba s’est adressé à la nation vendredi 28 mai courant, à la faveur d’une allocution télévisée. En substance, l’allègement des mesures gouvernementales sur la pandémie liée au Coronavirus, laquelle a déjà fait plus de 129 000 morts sur le continent, et 4,5 millions de personnes contaminées.
Sur la question du couvre-feu, l’une des mesures restrictives jugée “meurtrière” par les populations, le président de la République ne démord pas.
Jadis fixé de 18h à 5h du matin, le couvre-feu a été repoussé de 3h. Il commencera désormais à 21h pour s’achever à 5h.
Si le Gabon a fait le choix de maintenir cette mesure, pourtant fortement décriée, l’opinion s’interroge, après l’adresse d’Ali Bongo Ondimba à la nation, sur les motivations réelles d’un tel recours.
Le choix des autres pays africains
Il est communément admis que les choix de gestion d’un pays sont toujours calqués sur un modèle. Quel est celui du Gabon?
En Afrique du Sud, l’un des pays africain les plus touchés par la pandémie, Cyril Ramaphosa, le chef de l’État, a fait un choix différent de celui d’Ali Bongo Ondimba, son homologue gabonais.
Si le numéro un sud-africain a retenu le couvre-feu comme mesure restrictive, ce dernier commence néanmoins à 00h (minuit), pour s’achever à 4h du matin. Soit 4h seulement.
“Ici, la vie normale a repris. Les activités dans les restaurants vont bon train. Pas besoin d’un test PCR négatif pour y accéder” témoigne Gildas, depuis Prétoria.
Avant d’ajouter : “Même le vaccin. Pas du tout obligatoire et aucun passe-droit à ce sujet. Je viens d’ailleurs de déjeuner dans un restaurant, seule la distanciation et le lavage des mains sont obligatoires à l’entrée. En dehors de ça, rien d’autre”.
En dehors de l’Afrique du Sud qui a maintenu le couvre-feu comme mesure de lutte contre la propagation du Coronavirus, de nombreux pays africains l’ont quant à eux totalement balayé d’un revers de main.
” Il n’y a pas de couvre-feu chez nous. Ça c’était avant, au tout début de l’épidémie. Aujourd’hui, les gens vaquent tranquillement à leurs occupations et à n’importe quelle heure” déclare Amadou Dicko, depuis Koulikoro, au Mali.
“Le couvre-feu c’était au début, mais depuis des mois déjà, les choses ont repris. Le couvre feu a été supprimé. Mais dans la rue, on exige quand même le port des cache-nez (bavettes). Avant d’entrer dans certaines grandes surfaces, ou des banques, on se lave d’abord les mains et on respecte juste la distance entre nous” témoigne à son tour Aminata, depuis Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire.
Outre ces pays, un peu partout en Afrique, les autorités semblent avoir abandonné l’idée d’un couvre feu depuis très longtemps.
C’est le cas pour le Togo, le Cameroun, le Bénin et bien d’autres.
Au Gabon, les activités de nuit se sont arrêtées, depuis l’effectivité du couvre-feu.
Une paralysie prorogée avec cette récente sortie télévisuelle d’Ali Bongo Ondimba.
Stive Roméo Makanga