La question vaut son pesant d’or, tant les irrégularités autour de cette affaire judiciaire étonnent et exaspèrent au plus haut point.
Au Gabon, les cas de litige foncier se comptent désormais à la pelle. La profusion de faits en ce domaine ne s’arrête plus.
L’on se souvient déjà du cas Bidzango Bibéré et récemment encore, celui des populations de Marseille II contre la société Kabi BTP, de Michel Tomy, pour ne citer que ceux-là.
Aujourd’hui, il est encore question d’un énième épisode du genre. Un phénomène de dépouillement des parcelles de terre des mains de véritables propriétaires, au bénéfice de certains « intouchables », parce que jouissant de privilèges de certaines autorités de la République, par le biais de pots-de-vin gracieusement versés.
De sources concordantes, cette nouvelle affaire judiciaire verraient les implications directes du procureur de la République, du Sénateur de la Dola, Casimir Nzoungou, et du ministre de l’habitat, au profit de sieur Nader Ghandour Angoue, un expatrié d’origine libanaise contre sieur Emery Patrice Itoudi, par ailleurs président du collectif des riverains.
D’entrée, il y a lieu de rappeler que l’affaire oppose la société MCEBTP à une vingtaine de familles gabonaises actuellement sur le point de se faire spolier sur la base d’un titre foncier obtenu de façon douteuse par cette dernière, d’autant que le décret n°0420 qui fonde ce document comporte de graves irrégularités susceptibles d’entraîner la déclaration en inexistence de celui-ci.
C’est donc suite à toutes ces irrégularités observées que le collectif des riverains, par le truchement du président Emery Patrice Itoudi Bignoumba, a initié une procédure en annulation du titre foncier querellé.
Mais, contre toute attente, les plaignants sont surpris de constater que sieur Ghandour, qui a lui aussi acheté une parcelle au même endroit, et qui devrait également être intéressé par le conflit avec la MCEBTP, procède aux cessions du même titre foncier.
Un mécanisme dont il se servirait pour faire diversion avant même que la procédure des habitants ne soit épuisée.
Et comme si cela ne suffisait pas, le Libanais tente par ses nombreux réseaux de faire expulser le président du collectif. Tenant coûte que coûte à lui faire payer, le fauteur de troubles passe à l’acte.
Il prend un avis d’expulsion en urgence.
Poursuivant dans ses actions malfaisantes et machiavéliques, le gabonais d’adoption serait passé par le sénateur de la Dola et fait mine de proposer une offre, qui sera ensuite présentée au procureur de la République par le libanais comme une tentative d’escroquerie.
Des actions qui ternissent au plus haut point les institutions qui sont la force d’une nation.
Voici donc un expatrié pourtant bien accueilli, mais qui décide avec le soutien de certaines autorités de fouler aux pieds tous les principes de droit pour nuire à la tranquillité des compatriotes.
Alors que Emery Patrice Itoudi, président du collectif est en attente de la décision de justice en annulation, Ghandour qui refuse de reposer sa main, passe la vitesse supérieure en détériorant le portail de son adversaire au mépris de tous préjudices causés.
De plus, mécontent de ce que la décision d’expulsion ait été déboutée en appel, le libanais initie une énième procédure au motif que l’engin ayant été introduit dans la concession du plaignant et qui aurait servi à détériorer son bien lui crée un préjudice.
Une affaire qui relève purement du paranormal, avec pour seul but une nuisance inqualifiable.
« nous avons tous acheté auprès de dame Manomba. Cette dernière est en possession d’un arrêté de 2003 signé du ministre de l’habitat de l’époque. Elle a obtenu une autorisation de terrassement puis une amende du cadastre pour ce même terrassement. Elle a aussi une estimation de mise en valeur du site de 500millions de francs faite par un cabinet reconnu. Certains d’entre nous ont commencé les procédures d’immatriculation jusqu’à la réservation immobilière avant de voir celles-ci être bloquées. La société MCEBTP n’a jamais rien investi sur ce site. De plus, le décret définitif décrié présente des ratures et de nombreuses incohérences. Et le titre foncier obtenu dans ces conditions devrait être annulé », a exprimé le collectif au regard de tout ce cafouillage.
Et de poursuivre : « sieur Ghandour agit comme s’il ignore avoir acheté une parcelle litigieuse. Il fait semblant de faire des propositions de négociation et utilise les termes de cette négociation pour des actions d’intimidation grâce à ses contacts dans les milieux judiciaires. Il nargue la justice en faisant exécuter des décisions en cours d’appel. Lorsqu’une décision lui est défavorable, il multiplie des procédures judiciaires pour créer une confusion dans le but de faire oublier le problème principal.
Il altère la quiétude des riverains alors même que celui qui lui a vendu la parcelle en question n’a jamais procédé de la sorte. Son titre foncier serait plus puissant que celui contesté par le collectif ? Ou pense t’il avoir isolé un membre du collectif dans cette lutte commune ? », s’interrogent les riverains.
Une bataille qui est loin de connaître son épilogue si l’on s’en tient aux précédentes.
Voilà encore des familles qui verront leur quiétude être torpillée par des personnes décidées à leur rendre la vie impossible, alors qu’elles ne demandent qu’à rentrer en possession de leur droit.
Il est plus que nécessaire que les autorités compétentes se penchent sérieusement sur ces cas de litige foncier. Notamment sur les conditions de délivrance du précieux sésame qu’est le titre foncier, et qui est l’objet même de tous les conflits.
Stive Roméo Makanga