Excédée par les agissements de sa belle famille, Claudine Mavioga, la veuve de Guy Christian Mavioga, l’ancien secrétaire exécutif du Bloc démocratique chrétien (BDC), promet aller jusqu’au bout de sa perspective. Et en appelle désormais aux plus hautes autorités de l’État.
Les droits de la veuve sont-ils balayés d’un revers de la main dans cette énième affaire ? C’est la question que se posent désormais les observateurs de ce bras de fer engagé entre Claudine Mavioga, d’une part, et la famille biologique de Guy Christian Mavioga, décédé en septembre dernier, d’autre part.
« nous irons de tribunaux en tribunaux. Ils ne prendront pas le corps de mon mari. J’irai jusqu’au bout, même si le corps de mon époux devra faire six (6) mois dans la glace », assure la veuve. Un antagonisme qui fait désormais écho dans le pays.
LES FAITS
Pour comprendre, il faut retourner à la genèse. Mariés à la coutume depuis douze (12) ans, et à l’état civil depuis dix (10) ans, Guy Christian Mavioga et son épouse vivent des jours heureux. Famille entièrement recomposée, le couple s’épanouit dans une atmosphère plutôt saine.
Mais tout bascule en janvier 2021, lorsque la mère biologique du défunt fait un début d’accident vasculaire cérébral (AVC).
En contact permanent avec cette dernière, veuve Mavioga et son époux défunt décident que pour son suivi médical, un hébergement temporaire de la génitrice à leur résidence est la solution qui convienne.
Après certains “réglages”, quelques mois plus tard, cette dernière et l’une de ses filles sont accueillies. Sans perdre de temps, des dispositions sont prises.
Veuve Mavioga, qui soutient son mari depuis l’éviction de ce dernier à Pizolub, se charge des frais médicaux et des démarches diverses.
En consultation à la polyclinique Chambrier, la génitrice du défunt est testée positive au Coronavirus à 25%, selon le rapport médical. Et, Comme l’exige le protocole, celle-ci est prise en charge et reçoit gratuitement le traitement adéquat.
Sauf que, étrangement, la mère de Mavioga et sa fille, qui l’assiste dans ses démarches médicales, gardent l’information secrète. « Elle était atteinte à 25% du Coronavirus. Elle prenait le traitement donné gratuitement à Chambrier. Mais elle ne nous a rien dit », déclare Claudine Mavioga.
Quelques temps plus tard, après entretien avec son fils, la belle mère de Claudine Mavioga décide de rentrer chez elle, sans informer sa belle fille, du reste, surprise de cette décision.
« Je n’ai rien compris. Ma belle mère avait passé du temps chez moi. Le jour de son départ je n’ai été informé que par son fils. Mon mari était au chômage et c’est moi qui m’occupais de tout. Blessée par cette attitude et cette façon de faire, je lui avais remis une modeste enveloppe pour qu’il la remette à sa mère. Peu après le départ de cette dernière, il a commencé à mal se sentir, à s’étouffer, je ne comprenais rien », témoigne la veuve.
Conduit à la polyclinique Chambrier, des tests sont immédiatement réalisés et Guy Christian Mavioga est déclaré positif à 50% au Coronavirus.
« c’était grave ce qui nous arrivait. Mon mari a été placé en soins intensifs. J’ai appelé Roger, son cousin germain pour le lui dire, et j’ai également appelé ma belle sœur », poursuit la veuve. « pendant tout le temps où mon mari était interné, dans le coma, aucun membre de sa famille n’est venu malgré mes appels. Nous dormions même dans la voiture, sur le parking », ajoute-t-elle.
Comme le préconisent les protocoles, des questions sont posées par l’équipe médicale. Claudine Mavioga, qui se souvient que sa belle mère toussait étrangement, mais la voyait étonnement consommer des vitamines, évoque ce chapitre aux médecins.
Et, se souvenant aussi que la septuagénaire était en suivi médical au sein de la même structure, demande à consulter son dossier.
Cela fait, les médecins sont formels. La génitrice de Guy Christian Mavioga avait bel et bien été testée positive au Coronavirus et avait eu droit au traitement préconisé.
« Mon mari est finalement mort, contaminé par sa mère qui nous avait caché cette information. Malgré les appels, aucun membre de sa famille n’a été présent durant tout son internement. Le jour de son décès, je les ai appelé à 6 heures et ils ne sont venus qu’à 13 heures. On l’a débranché devant eux », confie-t-elle.
« J’ai été moi-même atteinte à 60% et également placée en soins intensifs pendant dix (10) jours. Notre personnel de maison a aussi été testé positif, soit cinq (5) personnes au total. J’ai été admise en soins intensifs au service Covid du général Mandji à Agondjé ».
LE DÉBUT DU DÉSACCORD
A peine sorti de l’hôpital, alors que sa santé est encore fragile, Claudine Mavioga voit sa belle famille débarquer à son domicile en fin d’après midi. « ils sont arrivés à 17 heures pour me faire comprendre qu’ils ont décidé de faire le deuil à Kinguélé et d’enterrer mon mari à Mouila. Ils m’ont reproché de n’avoir pas ouvert la maison du deuil. Mais comment aurais-je pu le faire alors que je sortais à peine de l’hôpital et que ma maison avait été infectée ? Et comble de tout, ils me disent que je le veuille ou pas, ils vont prendre le corps. Ils ont tenté vainement de rencontrer Paul Biyogué Mba, qui a refusé de les recevoir. Ils sont allés chez Mme Ossouka Raponda sans que je ne sois informée ni associée à quoi que ce soit », témoigne la veuve, dépitée par la démarche de sa belle famille.
S’agissant de la procédure judiciaire, la veuve assure : « ni moi, ni mon avocat n’étions au tribunal le jour où cette affaire a été traitée. Et même que le juge qui a tranché, Juldas Mamboundou Mamboundou, est un cousin à mon mari. Comment est-ce possible ? S’interroge t-elle, supposant qu’il y aurait « des mains noires qui souhaitent accaparer le corps » de son défunt époux.
« Ils me demandent de régler les dettes et de leur remettre le corps. Et mon avis dans tout ça ? Que fait-on du droit de la veuve ? Georges Moukagni, le père de mon mari vivait depuis plus de 50 ans à Libreville. Sa mère vit à Ntoum. Nombreux de leurs parents sont enterrés ici à Libreville. Quelle est cette obsession à vouloir enterrer mon mari à Kéri, à 25 Km de Mouila, dans une zone où ils n’ont d’ailleurs aucune maison? Et ils me disent que je le veuille où pas ils prendront le corps de force. La mort de mon mari devient une affaire d’argent. Déjà, ils se sont associés avec les anciens membres du BDC pour faire une déclaration, alors que le corps n’est même pas encore enterré. Comment on peut faire des choses pareilles? C’était mon mari et j’ai le droit de donner aussi mon avis sur le lieu et la façon dont il doit être enterré »
Claudine Mavioga, oppressée de tout côtés, assure mobiliser son énergie pour invoquer son droit à décider elle aussi au lieu de l’inhumation de son époux disparu, et en appelle désormais aux plus hautes autorités.