Par Stive Roméo Makanga
La pédocriminalité dans le football gabonais constitue désormais, et l’on ne saurait supposer le contraire au regard de la profusion des faits, la seule corde sur laquelle certains collaborateurs d’Ali Bongo Ondimba, ceux qui particulièrement tiennent à la mise à l’écart de Pierre Alain Mounguengui (PAM), ont décidé de tirer, malgré tout.
On peut certes reprocher à Pierre Alain Mounguengui d’avoir échoué sur de nombreux défis attendus, mais l’acharnement dont il fait l’objet depuis plusieurs mois est abjetc.
L’affrontement qui a eu lieu ces temps derniers entre le président de la FEGAFOOT, nouvellement réélu à la régulière à ce poste et les collaborateurs d’Ali Bongo Ondimba, a laissé paraître toutes les preuves d’une ingérence nauséabonde.
Pourtant, les recommandations de la FIFA sont plausibles. Aucune ingérence du politique ne devrait prévaloir dans le football, et ce, quelque soit le pays.
Mais au Gabon, tout est confus. Le pouvoir tient dans l’absolu à avoir la mainmise sur tout. Qu’il s’agisse de la justice ou du football, tout est comme dans les états fortement marqués par le communisme.
Il faut être formel, la pédocriminalité dans l’ensemble des disciplines sportives est un fait déjà soulevé depuis plus d’une quinzaine d’années par de nombreux organes de presse locaux, le tout soutenu par des dénonciations d’anciens internationaux gabonais. Et cela bien avant l’arrivée de PAM à la tête de la FEGAFOOT.
Aux premières heures de la publication de The guardian sur le sujet, d’anciens professionnels du football gabonais tels Brice Makaya et biens d’autres, avaient fait la révélation de l’existence de ce fait, connu des ministres de Sports de l’époque, lesquels avaient préférés “fermer les yeux”, laissant prospérer le phénomène.
Une omerta entretenue par tous, jusqu’au sommet de l’État.
D’ailleurs, Brice Makaya, l’ancien international d’Azingo avait même révélé avoir abordé le sujet avec Jean Boniface Asselé, ancien ministre des Sports et oncle d’Ali Bongo Ondimba.
Mais le sujet a été enterré…sans plus. Idem pour les anciens présidents de la FEGAFOOT, et donc prédécesseurs de Pierre Alain Mounguengui.
Les accusations de “passivité” et de “non dénonciations” au phénomène, argument formulé à l’encontre de l’actuel président de l’institution faîtière du football gabonais, laissent transparaître d’énormes grossièretés, tout comme l’ont été les accusations de corruption et sa nomination déclinée au poste d’inspecteur général des Sports au ministère éponyme.
Les collaborateurs d’Ali Bongo Ondimba ont dans leur process de mise au ban de PAM, commis des tares “immondes”, en contradiction aux règles de l’Administration, à l’exemple de cette nomination irrégulière de leur adversaire.
PAM paie le prix de son refus de se soumettre à l’irrationnel, c’est le moins que l’on puisse dire. S’il avait accepté cette parodie de nomination qui lui avait été faite, ce malgré son statut de retraité, il est évident que le prétendu scandale de pédocriminalité se serait volatilisé de lui-même, comme vient de l’être l’épidémie de Coronavirus. Ce serait de l’histoire ancienne.
Et comme une grossièreté en appelle toujours une autre, comment justifier qu’un compatriote dont les soupçons de compromissions aussi importantes ait pu faire l’objet d’une nomination aux responsabilités publiques? Le gouvernement d’Ali Bongo Ondimba nomme-t-il des compatriotes par complaisance ou par conviction, et donc après s’être assuré de la probité morale des préposés ? Là est toute la question.
L’ingérence de la présidence de la République a été rendue manifeste par les acharnements consécutifs à l’endroit du président de la FEGAFOOT.
Mais la FIFA, qui observe le tout dans un calme apparent, devrait répondre avec énergie au Gabon, dont l’image, déjà souillée par des faits du genre, confortera davantage cette opinion malheureuse qu’on se fait déjà de lui.