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Activités génératrices de revenus: quelles nationalités tient les cafétérias ?

Par Kongossanews

Par Agnès Limori

Les cafétérias entrent depuis belle lurette, dans les habitudes alimentaires des gabonais. Comme le fait remarquer Daniel Mabika, trentenaire : “Je ne connais pas un seul gabonais de classe moyenne ou populaire, qui n’a jamais ou ne mange pas dans les cafétérias. Cela fait déjà parti de notre quotidien”.
Une observation qui corrobore la réalité, d’autant que ces établissements commerciaux un peu particulier sont largement répandus dans la capitale, et même à travers le pays.

Si la présence des cafétérias est observable à travers tout le pays, toute la question est celle de savoir les nationalités au coeur de ces commerces puisque pas du tout tenus par des gabonais.

“Les cafétérias sont tenues par les ahoussa du Niger, d’une part; et les ressortissants de la Guinée Conakry, d’autre part”, affirme Aboubacar, un tenancier, renchérissant: “Vous ne verrez pas une autre nationalité y exercer”.

Une assertion confirmée par Ousmane, un autre tenancier, établis à Nzeng-Ayong depuis plus de quinze ans.

Si les nationalités citées se confortent dans l’exercice de cette activité commerciale, elles gardent, pour la plupart, un grand mystère sur les bénéfices qui en résultent : “Ah, je ne peux pas vous dire, mais ça rapporte beaucoup d’argent”, avance l’un d’entre eux, sourire aux lèvres.

Motus et boule de gomme sur les bénéfices. Un flou considérable entretenu sur une activité en pleine expansion, qui échappe manifestement au contrôle des pouvoirs publics, lesquels se limitent aux paiements des taxes journalières infligées aux établissements.

Selon certaines sources, les bénéfices dans cette activités fortement lucrative atteint des sommets: “le spaghetti viande et le riz viande sont les plus rentables”, confie Gilbert, jeune gabonais de 19 ans, qui y a exercé comme plongeur pendant un peu plus d’un trimestre.

“Si vous comptabilisez tous ces plats vendus 1000 francs CFA, vous vous rendez compte qu’ils peuvent atteindre plus d’une centaine de milles par jour. Et à cela il faut aussi ajouter les autres plats, qui sont vendus 1200 francs, 1500 francs ou 1800 francs”, confie ce dernier, convaincu que les tenanciers brasseraient pour la plupart plus d’un million le mois.

Des chiffres à donner le vertige, qui devraient pourtant attirer l’attention, à la fois des gabonais en quête d’activités porteurs, et des pouvoirs publics, d’autant que les bénéfices réalisés pourraient faire l’objet d’évasion fiscale.

Ensemble pour faire fortune

L’ouverrure des cafétérias fait souvent l’objet d’une association. “Pour ouvrir un endroit comme ça nous nous mettons souvent ensemble. À deux, à trois ou à quatre. C’est plus facile pour nous, et comme ça on se partage les tâches”, avance un tenancier.
Une stratégie gagnante pour ces derniers, qui ont tout compris au pouvoir de l’association et à la dynamique qui en découle.

Des problèmes d’hygiène importants

Les cafétérias sont certes très sollicités des populations, mais la question de l’hygiène se pose avec force.
“Franchement, nous mangeons ces plats parce qu’ils sont moins chers. Cependant, il y a un gros problème avec l’hygiène. Il m’est déjà arrivé de manger des Spaghettis totalement aigre, pourris”, t’émoigne un habitué. “Un jour, alors que je mangeais, je me suis rendu compte, mais un peu plus tard, à la fin du repas, qu’il y avait un asticot dans mon plat. J’ai été dégouté”, confie-t-il.

L’hygiène dans les cafétérias ou dos tournés, comme on les appelle aussi, est donc peu recommandable.
On n’est jamais sûr de la qualité des aliments que l’on mange. Les services d’hygiène, totalement absents, laissent se développer dans ces lieux, un véritable problème de santé publique.

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