Par Stive Roméo Makanga
Au siège de “Brain Forest”, vendredi 24 juin courant, le directoire du Copil citoyen a fait le point, peu après la publication par le gouvernement du rapport inhérent à la gestion des fonds Covid-19, dont l’audit a été confié au très respectueux et exigeant Cabinet Deloitte.
Cette énième présentation de cet organe de la société civile fait suite à la précédente, intervenue le 25 mars 2022 à la Chambre de Commerce, à Libreville.
Sur les 530,047 milliards de ressources mobilisés au niveau national et international, le cabinet Deloitte, tout comme le Copil citoyen avant lui, n’a pu auditer que moins de 10% de cette somme allouée au Gabon au titre de la riposte.
De l’analyse du Copil citoyen, il ressort que le gouvernement gabonais a volontairement “tout mis en oeuvre pour empêcher le cabinet Deloitte d’exercer sa mission, en ne limitant son périmètre d’action qu’à la valorisation de moins de 10% des ressources mobilisés alors que les exigences du FMI portaient sur la valorisation de toutes les ressources mobilisées par le Gabon dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 dont les 177,2 milliards alloués par le FMI”.
Outre cet aspect évoqué, le rapport d’audit du cabinet Deloitte fait état de “plusieurs prétendues acquisitions non retracées” par l’organe auditeur, lesquelles se chiffrent à plusieurs milliards de francs CFA.
Une volonté pour les plus hautes autorités de faire disparaître toutes les traces de possibles compromissions? Pour le Copil citoyen, c’est sans équivoque.
Pour preuve, le rapport devait être publié en septembre 2021. Mais les nombreux refus catégoriques opposés par le gouvernement gabonais ont rendu l’opération impossible, ce nonobstant les invites du FMI.
Et, la condition brandit par l’institution financière internationale avant le prêt de 300 milliards à nouveau sollicité par le Gabon a été un élément de contrainte certaine, qui a obligé les autorités gabonaise à faire publier le rapport attendu, ce mois de juin finissant.
Pour le Copil citoyen, de même que pour le Cabinet Deloitte, qui l’exprime d’ailleurs en des termes à peine couverts, la gestion des fonds Covid-19 alloués au Gabon est un véritable fiasco, ponctuée par des détournements de centaines de milliards.
C’est donc à l’effet de tout ceci, que les membres du Copil citoyen exigent la mise en examen de Rose Christiane Ossouka Raponda, la première ministre, par ailleurs coordonnateur général de la riposte Covid, entre autres exigences formulées.
Dans sa perspective, l’organe de la société civile entend saisir le parquet de la République, la Cour des Comptes, la Commission nationale de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, pour “des plaintes ciblées contre les personnes physiques et morales identifiées par le présent rapport”.
Elle assure saisir le FMI pour la suspension du 1er décaissement des 104 milliards au Gabon, prévu dans le cadre de l’accord de prêt au titre du mécanisme élargi de crédit.