Par Stive Roméo Makanga
La guerre déclarée entre “Les héritiers” de Guy Christian Mavioga et la veuve, dame Claudine Ayo Assahi, qui revendique depuis le décès de son époux le leadership du Bloc démocratique chrétien (BDC), mène droit vers une implosion certaine. À quelques mois seulement de la présidentielle imminente, alors que plusieurs écuries politiques affinent leurs stratégies de positionnement, au BDC, les affrontements sont plutôt farouches.
La semaine écoulée, le tout nouveau “secrétaire général”, désigné par Claudine Ayo, que l’on dit lui être entièrement soumis, a été on ne peut plus corrosif dans une déclaration largement relayée sur les réseaux sociaux, à l’endroit des “héritiers” de Guy Christian Mavioga, ceux-là même qui l’ont soutenu dans les actions politiques et aidé à la traduction en actes concrets la philosophie du parti.
Ces derniers ont été littéralement traités de tous les qualificatifs les plus désobligeants, les plus vils qui soient, de même qu’une série d’accusations pour le moins inédites : Faux et usage de faux, usurpation de titre, extorsion de fonds et association de malfaiteurs.
“En quoi sommes-nous une association de malfaiteurs?”, se sont interrogés les principaux collaborateurs de Guy Christian Mavioga, l’ancien secrétaire exécutif du parti, décédé l’an dernier.
Pour ces derniers, “le BDC n’a jamais été un parti familial et ne le sera jamais”. Ainsi, toutes les prétentions de dame Mavioga née Ayo Assahi sont subséquemment bottées en touche.
D’abord, il y a la problématique des Statuts et règlements intérieurs brandits par la veuve. “Ils sont tous faux”, déclarent fermement les héritiers de Mavioga. Preuve en est du poste de président, que ces derniers considèrent comme une incongruité malheureuse: ” On n’est jamais passé de secrétaire général exécutif à président. Guy Christian s’y était opposé. Pour lui, il n’y a qu’Ali qui devait être appelé président”, relèvent-ils.
Une incongruité qu’ils assimilent entre autres au fait que Claudine Mavioga n’a jamais été associée aux affaires du parti, du vivant de son mari. “Elle a été dans l’opposition, alors que son mari était l’un des leaders de la majorité républicaine et sociale pour l’émergence (MRSE), qui défend depuis aux côtés du PDG. Où était elle?”, s’indignent-ils.
Mais plus grave, des soupçons de falsification des pièces juridiques du BDC pèsent sur Claudine Ayo Mavioga. La veuve de Guy Christian aurait donc, de l’avis des héritiers, tout falsifié, y compris le récépissé du ministère de l’intérieur. Ce qui, si démontré auprès des institutions compétentes, constituerait une grave compromission aux conséquences inouïes.
Ensuite, il y a le leadership politique.
“Elle n’a aucune base politique. Elle a fui le 5e arrondissement de Libreville et s’est transportée du côté de Nzomoé, dans le Komo-Océan. Là-bas, elle a échoué après avoir tenté d’être sénatrice. Sur les 7 conseillers que compte le BDC, elle n’avait obtenu que 2 voix”, relève un “héritier” de Guy Christian Maviogha, confiant de l’issue de l’affrontement en cours.
Ainsi, à Nzomoé, ce seraient donc sieurs Ernest Ndong et Fortuné Mfoubou Mbaki, traités il y a quelques mois de “vagabonds politique” par la veuve, qui auraient aidé cette dernière à faire ses premiers pas dans le Komo-Océan.
Enfin, il y a les incohérences. “Il n’y a jamais eu de congrès en 2012”, indiquent les héritiers, se voulant formels.
Le congrès du Bloc démocratique chrétien (BDC) aurait donc eu lieu en 2013 et des orientations statutaires avaient été formulées.
Et si la veuve de Guy Christian Mavioga souhaite coûte que coûte être le porte-voix de l’instrument politique créé par son défunt mari et ses collaborateurs demeurés auprès de lui jusqu’à la dernière heure, il reste que ces derniers n’entendent pas la laisser faire.
Pour eux, pas question que Claudine Mavioga foule aux pieds les dispositions statutaires, et confonde le BDC à son héritage familial. Ils ne lui reconnaissent d’ailleurs ni rang, ni mandat y relatif.
De fait, la veuve ne saurait donc se prévaloir des rangs et qualités du décujus.
Un conflit qui pourrait très bientôt donner lieu à un affrontement judiciaire.
Déjà, de sources concordantes, certains “héritiers” de Guy Christian Mavioga, insultés publiquement lors de la déclaration du secrétaire général désigné par Claudine Ayo, pourraient ester en justice pour diffamation.
Les “héritiers”, qui assurent avoir avec eux la quasi-totalité des conseillers élus du BDC, disent être prêts à remuer ciel et terre pour le rétablissement de tout.
Gageons simplement que la création de Guy Christian Mavioga ne connaisse pas le même sort que celles de feu Pierre Louis Agondjo Okawé, ou de Pierre Mamboudou Mamboudou.