Par Stive Roméo Makanga
Jusqu’ici, le renouvellement du bureau du Centre Gabonais des Élections (CGE), dont la caducité avait été dénoncée par le gotha politique de l’opposition et de la société civile, apparaissait comme une étape cruciale au bon déroulement des scrutins généraux attendus cette année. Mais la boutade de Lambert Noël Matha, qui s’est cru le devoir d’acter les nominations jugées incongrues, des membres de l’opposition devant siéger au comité Ad hoc et au collège spécial, respectivement chargé d’étudier les dossiers de candidature et d’élire le prochain président du bureau du CGE, vient peut-être de compromettre la perspective d’un process qui avait pourtant bien commencé.
En désaccord avec ces méthodes crypto-communistes, l’opposition a vite fait de dénoncer la “violation du code électoral”, ainsi que “l’excès de pouvoir ” désormais manifeste.
Le ministre de l’Intérieur vient-il de gâcher tout espoir de déboucher, Majorité et Opposition, vers la tenue d’élections apaisées ? Cette question trottine déjà chez les leaders des partis membres de la « Plateforme Alternance 2023 », qui n’ont pas manqué de boycotter le 05 février dernier la cérémonie d’installation des organes précités. Et depuis quelques heures, une saisine de la Cour constitutionnelle est même effective.
Faute de consensus de l’opposition, Lambert Noël Matha était-il obligé de désigner les représentants de l’opposition? Bien-sûr que non.
Pour le coup, le ministre d’État a certainement soufflé sur les braises, alors même que tous les signaux étaient au rouge.
Laissés en l’état, inutile de rappeler que la commission ad hoc et le collège spécial n’auront aucune légitimité.
Un nouveau feuilleton semble s’ouvrir entre la Majorité et la vraie opposition, celle qui a toujours cru dur comme fer en une alternance effective de l’Exécutif gabonais. Mais jusqu’où s’acheminera-t-il ? Personne ne le sait.
Tout de même, si fiasco il y avait dans la dynamique engagée, Lambert Noël Matha en porterait l’entière responsabilité.