Par Stive Roméo Makanga
Pour Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, interviewé sur TV5 Afrique quelques heures après qu’Emmanuel Macron ait foulé le sol gabonais, la seule présence de ce dernier à quelques mois de la présidentielle exacerberait le sentiment anti-français et pourrait, en référence à l’année électorale de 2009, mettre en danger la communauté française vivant au Gabon.
“En 2009, il a fallu protéger la communauté française au Gabon. J’aurais souhaité qu’en 2023 on n’ait pas besoin de protéger la communauté française au Gabon. Mais je ne pense pas que la visite du Chef de l’Etat français en année électorale, participe de cela”, a-t-il déclaré.
Pour le vice-président de l’Union nationale (UN opposition), évoquant les relations diplomatiques entretenues entre les deux pays, la période serait mal choisie.
“La venue de Macron au Gabon peut laisser prospérer dans l’opinion publique, le sentiment que quelqu’un qui n’a pas le droit de s’immiscer dans les affaires intérieures du pays tente de le faire “, fait-il observer.
Pour lui, la venue du président français, même si désignée dans le cadre du One Forest Summit, revêt tout de même un caractère politique.
“Chacun peut être surpris de voir un chef d’État français aller en visite officielle dans un pays hors de l’Union européenne en année électorale. Est-ce bien pertinent ? Est-ce bien prudent? Est-ce bien sage que de venir au Gabon au mois de mars 2023 lorsque l’ensemble de la communauté nationale est concentrée autour de l’élection présidentielle qui devrait avoir lieu au mois d’août ?” se questionne Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, avant de renchérir : “la question que va se poser l’opinion et que devraient se poser les responsables français, c’est quelles conséquences ou quel regard les gabonais auront-ils sur la visite de Monsieur Macron au Gabon en année électorale ?”.
Ce à quoi il répond très clairement : “À tort ou à raison, ils peuvent avoir le sentiment qu’il y a une forme d’ingérence dans les affaires intérieures du Gabon”.
Un point de vue communément partagé à la fois par la société civile, d’une part ; et par une partie de l’opposition, d’autre part, du reste très opposées à la venue du président français à Libreville, au Gabon.