Par Stive Roméo Makanga
Placée sous la thématique “La santé rénale pour tous, se préparer à l’inattendu, soutenir les personnes vulnérables”, le Centre national d’hémodialyse abrite pour les 8 et 9 mars courant, les journées portes-ouvertes entièrement dédiées aux problématiques liées aux reins.
Un événement placé sous le patronage du ministère de la Santé et des Affaires Sociales, et dont la Société Gabonaise de néphrologie (SOGANEPH), s’est donnée toutes les armes pour une sensibilisation maximale à la fois sur les maladies rénales, et les principaux mécanismes de prise en charge.
Selon le Dr Arthur Kanganga Ekomie, néphrologue et secrétaire général de la SOGANEPH, les patients sont entièrement pris en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).
“Les séances d’hémodialyse sont prises en charge par l’État, et c’est d’ailleurs l’une des choses qui font que nous soyons envié dans la sous-région, parce qu’avec la CNAMGS, les séances de dialyses sont prises à 100% et c’est d’ailleurs quelque chose de très intéressant”, a-t-il déclaré, satisfait des efforts mises en œuvre par les plus hautes autorités.
Journée entièrement consacrée à la sensibilisation de masse, le Dr Kanganga Ekomie n’a pas manqué une seule occasion pour édifier sur l’insuffisance rénale chronique terminale, devenue un véritable problème de santé publique.
“L’hémodialyse, c’est la dernière solution lorsqu’on est au bout du rouleau. Mais avant que l’on ne se retrouve en insuffisance rénale chronique terminale, il y a des choses que l’on peut faire pour éviter que l’on n’en arrive là”, précise-t-il.
Et, se voulant pédagogue : “Le rein est l’organe qui nettoie l’organisme et il peut être influencé par certaines maladies. Il y a deux grandes causes qui entraînent l’insuffisance rénale. Il y a l’hypertension artérielle et le diabète. À côté de ces causes il y a aussi les infections. Ces éléments peuvent évoluer inexorablement vers une insuffisance rénale chronique terminale. Cependant, si ces causes sont bien traitées, bien contrôlées, il n’y aura pas insuffisance rénale. L’insuffisance rénale est une complication d’une maladie sous-jacente qui va se répercuter sur les reins”.
Mondialement, les chiffres des insuffisants rénaux n’ont de cesse de bondir. Aussi, la journée mondiale du rein s’est-elle inspirée de cette augmentation, sans cesse croissante pour parer à une sensibilisation, plus intense.
Dans la même perspective, la société internationale de néphrologie, en collaboration avec la fondation des associations engagées dans la lutte contre l’insuffisance rénale, ont tenu à l’organisation de cette journée internationale. Une journée choisie pour faire de la sensibilisation, de l’information de masse sur les moyens et les méthodes à entreprendre aux fins d’éviter l’insuffisance rénale.
“Nous sommes édifiés sur la maladie. Vous savez nous nous faisons généralement des idées préconçues. Mais avec les explications des médecins, on est mieux situés”, confie Estelle Mengue, compatriote venue s’informer.
“L’insuffisance rénale touche tout le monde. Actuellement au Gabon, la population la plus touchée est celle des adultes, sinon les vieillards. Mais il y a des jeunes aussi et chez les enfants l’insuffisance rénale est surtout causée par les infections négligées. Donc une otite mal traitée, une sinusite, une carie dentaire mal traitée peut se compliquer 5 ans, 10 ans plus tard par ce qu’on appelle des maladies glomérulaires, qui vont plus tard devenir une insuffisance rénale chronique terminale”, appuie le docteur Arthur Kanganga Ekomie, non sans rappeler que notre hygiène de vie demeure le meilleur moyen de prévention.
“Dans notre hygiène de vie, il ne faut pas manger trop gras, trop sucré parce que manger de cette façon là peut entraîner l’obésité, le diabète qui est une cause de l’insuffisance rénale. Il faut aussi avoir moins de stress, avoir des activités physiques au moins 30 minutes deux fois par semaine. Ceci permettra de diminuer l’hypertension artérielle pour ceux qui ont des facteurs de risques de l’hypertension artérielle, parce que celle-ci entraîne à long terme l’insuffisance rénale”, insiste-t-il.
