Par Stive Roméo Makanga
L’excursion républicaine d’Ali Bongo Ondimba dans le Moyen-Ogooué a donné à l’opinion nationale et internationale toutes les raisons de conclure à une incapacité “certaine et justifiée” du président de la République à s’investir pour le bien-être de ses compatriotes et partant, pour le développement du Gabon.
Après 14 ans passés à caracoler au sommet de l’État, avec une équipe frappée de sclérose et de sinistrose, Ali Bongo Ondimba dit devoir désormais se positionner en “surveillant” du gouvernement, cela pour une meilleure traduction de ses orientations, qui ne sont, à ce jour, pas du tout exécutées (c’est le sens implicite de son assertion).
“Je vais moi-même surveiller le gouvernement. Tout le travail qu’ils vont faire, je vais les surveiller. Je vais leur dire, travaillez ! Je suis avec vous, vous êtes avec moi. Moi c’est vous et vous c’est moi. Et ensemble, nous voulons faire en sorte que le Gabon soit un pays fort”, a déclaré Ali Bongo Ondimba.
Des propos révélateurs de tout le capharnaüm financier observé dans les gouvernements successifs, depuis 2009.
La preuve que toutes les politiques publiques mises en place par l’Exécutif gabonais n’ont jamais marché est ici dite sans ombres chinoises. Aujourd’hui, il importe désormais de savoir pourquoi n’est-ce que maintenant qu’Ali Bongo Ondimba assure devoir “surveiller” le gouvernement ? Et, le statut de “surveillant général” qu’il vient de créer est-il constitutionnel ? Tout ceci est, par hyperbole, profondément risible.
Mardi 23 mai courant, Éric Ciotti, l’actuel président des LR s’est rendu à Copenhague, avec cette ferme intention d’observer la politique de « réduction drastique des flux migratoires » (une réussite pour le Danemark) et la façon dont il faudrait procéder en France, les gouvernements successifs ayant échoué à bâtir un modèle viable. C’est exactement cette démarche qui a peut-être manqué à Ali Bongo Ondimba, qui s’est complu à penser que dans le cas du Gabon, il fallait réinventer la roue ou de l’eau chaude.
Ce qui marche ailleurs peut, si étudié avec des outils scientifiques, parfaitement coller au modèle de développement voulu pour notre pays.
On est donc en droit de s’interroger : Sous quel modèle évolue-t-on au Gabon?
La preuve que les gouvernements d’Ali Bongo Ondimba se sont perdus en conjectures 14 ans durant est explicite. Et le nouveau costume de “surveillant général”, incompréhensible invention d’Ali Bongo Ondimba, n’apparait aux yeux de l’opinion nationale et internationale que comme une digression de plus, un tâtonnement qui en dit long sur l’avenir du pays, si jamais l’actuel président de la République devait rempiler, par miracle, au sommet de l’État.