Classe économique pour tous : le gouvernement gabonais serre la ceinture
Par Stive Roméo Makanga
Au Gabon, voyager en première classe n’est plus un privilège réservé à tous les membres du gouvernement. Vendredi, lors du conseil des ministres, une décision inattendue a bouleversé les habitudes de la haute administration : les ministres ordinaires sont rétrogradés en classe affaires, tandis que les autres responsables administratifs voyageront désormais exclusivement en classe économique. Seule exception à cette refonte des protocoles de déplacement : les ministres d’État, qui conservent leur droit de s’installer en première classe.
Cette nouvelle disposition, annoncée dans le communiqué final du conseil, ne laisse aucune place à l’ambiguïté. « Désormais, les responsables administratifs, des services centraux ou décentralisés, voyageront en classe économique ; les membres du Gouvernement en classe affaires », précise le texte. Et pour ceux qui rêveraient encore de confort au-delà de leur rang, le couperet est clair : « Toute demande de surclassement au-delà de ces dispositions relèvera d’une démarche individuelle et sera entièrement à la charge de l’intéressé. »
Sous l’apparence d’un simple ajustement logistique, cette réforme traduit une volonté plus large de discipline budgétaire, comme le martèle le gouvernement. « Cette mesure s’inscrit dans une volonté de discipline budgétaire exemplaire, au service d’un État sobre, responsable et tourné vers l’efficacité », insiste le communiqué.
En clair, fini le faste et les dépenses superflues sur fonds publics. Le Gabon, confronté à des défis économiques majeurs, entend rationaliser ses finances pour répondre aux priorités essentielles. Derrière cette décision se cache une volonté d’envoyer un signal fort : l’ère de l’État dispendieux est révolue.
Mais au-delà de l’annonce, reste à voir si cette mesure parviendra à s’imposer dans la durée. Les habitudes d’un certain confort, ancrées depuis des décennies, résisteront-elles à ce coup de frein ? Et surtout, les citoyens, souvent spectateurs désabusés de largesses administratives, verront-ils dans cette réforme un véritable tournant ou une simple opération de communication ?
Le déclin du faste aérien est peut-être un petit pas dans la bonne direction. Mais comme toujours, le diable est dans les détails, et le Gabon attendra les résultats concrets avant d’applaudir.
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