Par Stive Roméo Makanga
Alors que la présidentielle de 2023 approche à grosses enjambées et que les écuries politiques s’émulsionnent, le Parti démocratique gabonais (PDG) aux premières loges, les graves difficultés de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), très discutées ces dernières semaines, pourraient perturber la candidature d’Ali Bongo Ondimba, que l’on sait certaine.
Le jeudi 9 juin dernier, le gouvernement a procédé à un changement de manager au sommet de l’institution, que l’on dit être en proie à une banqueroute, avec la mission de tout restructurer.
Mais cette action est perçue par l’opinion comme une fuite en avant des plus hautes autorités gabonaises, un déni des véritables maux qui ont tué à petit feu la CNSS.
Interrogée sur la question à la faveur d’un plateau spécial sur le service public, Nicole Assélé, alors directrice générale de la CNSS, pointait déjà du doigt les actifs de l’institution, le régime des pensions, qui lui est toujours déficitaire, tout en proposant des “mesures courageuse”, lesquelles auraient permis, de son point de vue, de sauver “la maison”.
“Les études actuarielles de 2014 avaient démontré que si nous ne prenons pas de mesures courageuses (…) nous aurons une banqueroute de la CNSS entre 2023-2024”, avait-elle confié.
De même, le rapport d’audit de Natray consulting group, en 2019, avait été tonitruant. Les sommes dues par certaines institutions telles la présidence de la République gabonaise, le PDG et l’hôtel de ville de Libreville y sont pour beaucoup dans la débâcle actuelle.
Il est donc manifeste que les signes du déclin sont apparus depuis plusieurs années, et que le gouvernement s’est obstiné, sans prendre en compte la moindre donnée. Il a plutôt laissé pourrir le fruit.
Aujourd’hui, la déliquescence de la CNSS a atteint son point culminant. Les frustrations des retraités, qui n’arrivent plus à toucher leurs pensions, est incandescente.
Une chose est certaine. Les quiproquos actuels auront une incidence sur la présidentielle de 2023 et le camp d’Ali Bongo Ondimba n’y pourra rien.