Par Stive Roméo Makanga
La paralysie observée au sein des entreprises de presse privée suscite un déferlement de passions. Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, le ministre de tutelle est souvent outrageusement convoqué à la barre. Seulement, la question qui importe est celle de savoir si le membre du gouvernement est réellement responsable des difficultés décriées par les promoteurs de médias Indépendants. Le bon sens suggère que les problématiques soient sans équivoque identifiées pour en établir les responsabilités.
Sans atermoiements, force est de reconnaître que depuis mars 2020, date à laquelle la crise pandémique a constitué une réelle préoccupation pour nous, de nombreux secteurs ont connu une importante paralysie.
Durement éprouvées, certaines entreprises, les majors y compris, ont dû envisager une restructuration, au risque de mettre la clé sous le paillasson.
Engluées dans le même climat délétère, les entreprises de presse quant à elles, n’ont guère été ménagées. Un contexte éprouvant pour les promoteurs de médias, qui ont été à leurs corps défendant obligés d’intégrer ces nouvelles données et ajuster leurs stratégies de gestion pour prétendre survivre dans un environnement devenu complexe, sinon incertain.
Conscient des difficultés de trésorerie relevées par de nombreux promoteurs de journaux, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou n’a pas transigé.
En octobre 2020 déjà, nonobstant le modeste montant alloué au titre de la subvention, le membre du gouvernement avait décidé que soient inclus tous les médias demandeurs, ce malgré l’inéligibilité de certains.
Une décision unique, jamais intervenue auparavant, et largement saluée par l’ensemble des patrons de presse dont les entreprises venaient de recevoir une bouffée d’oxygène.
Outre cet épisode, le ministre d’État a maintenu le dialogue avec les acteurs de la presse privée, les exhortant conformément aux textes, au respect de la déontologie, à la retenue…au professionnalisme.
S’agissant de la crise pandémique et de ses effets sur les médias du secteur privé, le membre du gouvernement a souvent requis l’adaptation, donnant par ailleurs des avis très éclairés sur la situation économique globale du pays et de la façon dont les structures de presse pourraient capitaliser, en attendant la totale conjuration de la Covid-19.
Ainsi, grâce à ce dialogue permanent avec la tutelle, ils sont nombreux, ces patrons de presse, à avoir maintenu le cap et donc gardé leurs entreprises sur les rails.
Si certains promoteurs de médias s’attendaient à être, comme le sont les médias publics, pris en compte dans la stratégie de communication élaborée par le Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus au Gabon (Copil-coronavirus), il faut avouer que cette mission est loin de relever du ministère de la Communication et de l’Économie numérique.
Techniquement, le Copil-coronavirus est une cellule indépendante qui a des missions bien précises, y compris celles de mettre en œuvre les stratégies de communication qui sied pour lutter contre la pandémie.
De fait, c’est donc à tort et ou maladroitement que le ministre de la Communication, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou en l’occurrence, y est associé.
Et donc, du banc des accusés, le membre du gouvernement devrait en être soustrait.