Le 30 août 2023 restera assurément une date marquante dans l’histoire du Gabon. Ce jour-là, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a pris la décision audacieuse de « sortir des casernes » pour restaurer les institutions du pays et réconcilier les Gabonais. Une intervention militaire qui, bien que s’inscrivant en marge du processus électoral, a été perçue par la majorité des citoyens comme une libération tant attendue face à un régime devenu oppresseur.
Christelle Koye, ancienne vice-présidente du Centre gabonais des élections (CGE), apporte un éclairage pertinent sur la situation politique gabonaise avant le coup d’État du 30 août. Son analyse relève les dysfonctionnements d’un système où deux blocs politiques se partageaient le pouvoir : la majorité, incarnée par le Parti démocratique gabonais (PDG), et une opposition fragmentée et incohérente. Dans son propos, Christelle Koye rappelle que cette structure, en apparence vertueuse, dissimulait une réalité où les intérêts du peuple étaient systématiquement sacrifiés au profit d’une poignée de dirigeants.
Elle a également noté la manière dont les anciens dirigeants, particulièrement Alain Claude Bilie By Nze, cherchent à se dédouaner de leurs responsabilités. De son point de vue, cet ancien Premier ministre incarne cette élite qui, après avoir contribué à l’effondrement du pays, tente aujourd’hui de revendiquer une pureté morale inexistante. Au regard de ce qui précède, elle critique vivement cette attitude provocatrice envers le Président de la Transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, et envers le peuple gabonais, qualifiant de « méprisante » et « nauséeuse » leur posture actuelle.
Avant le coup de libération, la scène politique gabonaise était dominée par deux blocs principaux : la majorité et l’opposition. Ce paysage bipolaire, en apparence vertueux, cachait en réalité des dérives profondes. La majorité, dirigée par le Parti démocratique gabonais (PDG), contrôlait tous les leviers de l’État. De la présidence de la République à la majorité écrasante au Parlement, le PDG exerçait un monopole qui étouffait toute forme de débat démocratique réel.
En parallèle, l’opposition se caractérisait par une incohérence totale, alimentée par l’absence d’un cadre juridique solide. Avec une centaine de partis politiques, elle s’enlisait dans un chaos où les alliances se formaient et se défaisaient au gré des opportunités. Cette situation favorisait un jeu politique où l’intérêt national était sacrifié sur l’autel des ambitions partisanes. C’est ce que pense Christelle Koye.
Le PDG, fort de son hégémonie, ne cachait plus son intention de perpétuer indéfiniment son règne. Alain Claude avait ainsi déclaré sans détour que le pouvoir en place n’avait aucunement l’intention de céder sa place. Ce qui révéla le mépris total pour la souveraineté populaire. Cette attitude symbolisait donc la mainmise du PDG sur le pays, transformant le Gabon en une partitocratie où le bien-être des citoyens passait au second plan.
Les conséquences de cette gouvernance erratique a été désastreuse : infrastructures en ruines, pillage des ressources, taux de chômage explosif, déclin de l’éducation et du système de santé, crise du logement… Le pays sombrait dans une misère profonde, alimentée par l’incurie de ceux qui étaient censés le diriger.
Face à cette situation, certains patriotes ont choisi de renoncer aux privilèges liés à leur appartenance au PDG pour défendre l’État de droit. Parmi eux, Feu André Mba Obame, Guy Nzouba-Ndama, Serge Maurice Mabiala, Alexandre Barro Chambrier, Philippe Nzengue Mayila, et bien d’autres. Ces hommes et femmes, animés par un profond amour pour leur pays, ont payé le prix fort pour leur engagement. C’est ce que croit savoir Christelle Koye. Leur combat a en outre permis de semer les graines du changement.
Le 30 août 2023, le peuple gabonais a remporté une victoire historique avec l’intervention du CTRI. Soutenue par la majorité des citoyens, cette action a mis fin à un cycle de décadence et d’oppression. Depuis lors, les autorités de transition, sous la direction du Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, s’efforcent de reconstruire le pays sur des bases plus solides.
Cependant, il est indécent de voir aujourd’hui ceux qui ont contribué à la décadence du pays revendiquer une innocence qu’ils n’ont jamais eue. Leur attitude provocatrice envers le président de la Transition et le peuple gabonais est pour Christelle Koye une insulte à la mémoire de ceux qui ont souffert sous leur règne.
Christelle Koye rappelle enfin, en citant Albert Camus, que « mal nommer les choses, c’est ajouter du malheur au monde ». Pour le Gabon, l’heure est désormais à la reconstruction.