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Coupures d’électricité, souci permanent d’adduction en eau potable : il faut nettoyer la SEEG

Par Kongossanews

Par Joseph Mundruma

Le 30 août 2023 marque une date historique pour le Gabon. Le renversement du pouvoir en place et la prise de contrôle par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dirigé par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, ont suscité de nombreuses attentes parmi les populations. Un an plus tard, les promesses de redressement et de renouveau économique sont toujours en suspens, et les obstacles à la réalisation de ces ambitions continuent de se manifester. L’un des acteurs au cœur de ces défis est la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), une entreprise autrefois emblématique, mais aujourd’hui embourbée dans des controverses qui menacent de compromettre l’avenir du pays.

Récemment, la SEEG a perdu un procès retentissant face à une grande banque du Gabon, un échec qui se solde par des milliards de francs CFA en dommages et intérêts. Cette décision de justice engendre des interrogations sur la gestion de cette entreprise stratégique, qui semble accumuler les revers financiers tout en négligeant ses obligations essentielles envers les populations. Alors que les Gabonais peinent à obtenir un accès fiable à l’eau potable et à l’électricité, la SEEG s’enlise dans des batailles judiciaires, détournant son attention des priorités vitales pour le pays.

La situation de la SEEG ne s’arrête pas à ce revers judiciaire. La société fait désormais face à une demande d’audit qui pourrait révéler des pratiques frauduleuses et inciviques. Ces allégations, si elles sont avérées, pourraient mettre à nue une gestion calamiteuse marquée par des détournements et une corruption endémique. Pourtant, malgré ce climat de suspicion, la direction générale de la SEEG continue de se féliciter de prétendus succès, vantant notamment les mérites d’un projet controversé, le PIEPAL (Projet Intégré Eau Potable et Assainissement Libreville). Ce partenariat, noué sous l’ancien régime, est désormais perçu comme un symbole de la collusion entre les intérêts privés et l’État, au détriment du bien-être des Gabonais.

Une réalité contrastée pour les ménages gabonais

Alors que la direction générale de la SEEG se pavane, prétendant avoir résolu les problèmes d’accès à l’eau, de nombreux quartiers de Libreville continuent de souffrir de pénuries chroniques. Les zones situées en hauteur ou mal équipées sont particulièrement touchées, exacerbant les inégalités déjà criantes. Cette situation est d’autant plus inacceptable que la SEEG persiste à priver des zones économiques vitales, telles que les marchés de Mont-Bouet et Nkembo, ainsi que la gare routière, de l’électricité pendant des heures. Ces coupures d’électricité ne sont pas seulement un désagrément pour les citoyens, mais elles entravent également l’activité économique,  et compromettent des milliers de petites entreprises, en plus d’affecter les recettes fiscales de l’État.

A qui profite ce crime?

La question se pose inévitablement : à qui profite ce crime économique ? Les coupures d’électricité et les pénuries d’eau, qui affectent les citoyens et les entreprises, semblent servir les intérêts d’un petit groupe de profiteurs, déterminés à saboter les efforts du CTRI pour redresser le pays. Ces actes de sabotage, qui se manifestent par des coupures intempestives, sont autant de tentatives de freiner la marche vers un Gabon plus juste et prospère. L’enjeu est de taille, car il ne s’agit pas simplement de rétablir l’ordre, mais de transformer en profondeur le système économique pour qu’il serve réellement les intérêts des Gabonais.

À quelques jours du premier anniversaire de la libération du Gabon, le CTRI se trouve à un carrefour décisif. Les promesses de la transition doivent désormais se traduire par des actions concrètes. Le deuxième mandat de la transition, qui s’ouvre, doit permettre de consolider les acquis et d’accélérer la mise en œuvre des projets structurants et financiers déjà initiés. La vision du Général Oligui Nguema repose sur un développement inclusif, où les citoyens gabonais, longtemps laissés pour compte, peuvent enfin bénéficier des ressources naturelles du pays.

Cependant, cette vision ne pourra se concrétiser que si les pouvoirs publics prennent des mesures drastiques pour éradiquer les pratiques néfastes qui gangrènent l’économie gabonaise. La SEEG, en tant que fournisseur essentiel de services publics, doit être au cœur de cette transformation. Si elle n’est pas en mesure de se réformer de l’intérieur, les autorités n’auront d’autre choix que de rompre les liens avec cet acteur historique, pour permettre l’émergence de nouveaux partenaires capables de répondre aux besoins du pays.


La SEEG, autrefois pilier de l’économie gabonaise, est aujourd’hui devenue un obstacle au progrès. Son incapacité à assurer un service de qualité, malgré les subventions et les monopoles dont elle bénéficie, montre clairement qu’elle ne peut plus être un partenaire de confiance. Les pouvoirs publics doivent prendre leurs responsabilités et explorer des alternatives pour garantir aux Gabonais un accès universel à l’eau et à l’électricité.

Le temps est venu de rompre avec les accords de duperie qui lient encore le Gabon à des partenaires défaillants. Le contrat entre la SEEG et l’État gabonais, qui a trop longtemps perduré, doit être réexaminé dans une optique de transparence et de performance. La priorité du CTRI doit être de défendre les intérêts des Gabonais, en s’assurant que chaque franc investi dans les infrastructures publiques se traduise par des améliorations concrètes pour les citoyens.

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