Crise à l’UPR : pour avoir vendu le parti à Gervais Oniane, Paulin Otogho éjecté de la présidence
Par Cadette Ondo Eyi
L’Union pour la République (UPR), formation politique bien implantée sur l’échiquier national, traverse actuellement l’une des plus graves turbulences de son histoire. Un acte qualifié de « haute trahison » par ses cadres dirigeants a déclenché une crise interne majeure, mettant à nu des manœuvres jugées illégales et une tentative de déstabilisation orchestrée au mépris des textes fondateurs du parti.
Réuni en session extraordinaire de crise ce samedi 18 octobre le bureau exécutif national, en présence des responsables provinciaux et d’une base militante ulcérée, a procédé à une évaluation sans concession de la situation. Sous la présidence du 1er vice-président Ferdinand Assoumou Ateba, les travaux ont abouti à des décisions sans équivoque : il s’agissait de restaurer l’ordre statutaire, protéger l’intégrité du parti et adresser une riposte politique à la hauteur de la gravité des faits.
Au cœur de la tempête, la révélation d’un prétendu « accord de cession » du parti à un acteur extérieur, en la personne de Gervais Oniane, a provoqué une onde de choc. Ce document, signé dans des conditions rocambolesques (sur le capot d’un véhicule au bord de mer) a été unanimement dénoncé comme un acte illégal, grotesque et non conforme aux statuts du parti. Selon les dirigeants de l’UPR, cette tentative de transfert d’autorité s’apparente à un putsch interne, un coup de force orchestré par l’ancien président du parti, Paulin Othogo, désormais désavoué.
La réaction des instances dirigeantes ne s’est pas fait attendre. Le communiqué final de la réunion déclare l’accord « nul et de nul effet », en précisant qu’il « ne lie que ses signataires et est frappé d’illégalité manifeste ». En conséquence, Paulin Othogo est radié définitivement de la présidence pour « haute trahison, abus de confiance et concussion », des accusations lourdes qui pourraient, si des suites judiciaires étaient engagées, déboucher sur une action pénale.
Quant à monsieur Gervais Oniane, sa position est tout aussi délicate. Inconnu des fichiers du parti et n’ayant jamais été membre de l’UPR, il est désormais formellement interdit d’utiliser à quelque titre que ce soit le nom, les symboles ou les attributs de l’Union pour la République. Les instances rappellent par ailleurs que ce dernier fait déjà l’objet de procédures judiciaires pour faux, usage de faux et usurpation d’identité.
Pour éviter un vide institutionnel et garantir la continuité du leadership, le bureau exécutif a procédé à la désignation de Roxande Gersande Ntsame Nguema, jusque-là 2e vice-présidente, au poste de présidente intérimaire. Sa mission : conduire le parti jusqu’au prochain congrès ordinaire, où une nouvelle direction sera officiellement élue. En tant qu’unique autorité reconnue, elle aura à charge de restaurer la cohésion, de réaffirmer les fondamentaux du parti et de veiller à l’ancrage de la légalité au sein de toutes les structures.
Dans un message empreint de gravité, le 1er vice-président, Ferdinand Assoumou Ateba, a appelé les militants à la vigilance et à la discipline. « L’heure est à la mobilisation pour préserver l’unité du parti et faire échec à toute velléité de déstabilisation », a-t-il martelé, insistant sur la nécessité de renforcer les mécanismes de gouvernance interne et de sécuriser les valeurs fondatrices de l’UPR.
En dépit de cette crise, le parti réaffirme avec force son attachement aux principes de légalité, de démocratie interne et de justice. « L’UPR est invendable », conclut Bonjean Ndongo Essono, par ailleurs secrétaire général du parti, dans une formule aussi lapidaire que déterminée, désormais érigée en slogan de résistance.
Cette crise, loin d’annoncer la fin d’un cycle, semble au contraire ouvrir une nouvelle ère pour l’UPR, marquée par une volonté affirmée de régénérescence, de transparence et de fidélité aux idéaux qui ont présidé à sa fondation.
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