Cyber harcèlement au sein de l’AGASA: un individu soupçonné de manipulation sur Facebook interpellé
Par Joseph Moundruma
Un individu identifié par certains cadres de l’AGASA comme proche du Directeur général de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA), Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, a été placé en garde à vue il y a quelques jours dans les locaux de la Direction de la Sûreté Urbaine (DSU), une antenne des Forces de Police nationale. Selon des sources concordantes, l’intéressé devrait être prochainement présenté au Parquet du Tribunal de Première Instance de Libreville.
Vue d’une publication sur un faux compte
D’après les éléments recueillis, l’homme est poursuivi pour des faits présumés de dénonciation calomnieuse, diffamation et injures publiques. Une plainte en ce sens a été déposée le 6 octobre 2025 par le Dr Malekou Tsatsabi, un cadre de l’AGASA, qui accuse l’individu de propos diffamatoires et d’injures réitérées à son encontre. Notre rédaction a pu consulter une copie de cette plainte, adressée à la DSU.
Vue de la plainte
L’enquête préliminaire menée par les services de police aurait permis de découvrir que le mis en cause administrait plus d’une trentaine de faux comptes Facebook, parmi lesquels la page «GabaoKids», utilisée, selon les premiers constats, pour diffuser des messages injurieux et diffamatoires à l’encontre de plusieurs personnalités publiques, dont certains cadres de l’AGASA.
Les enquêteurs soupçonnent également cet individu d’avoir utilisé ces différents profils pour harceler certains de ses collègues et manipuler l’opinion publique, tout en publiant régulièrement des messages favorables au Directeur général de l’agence. Dans ses publications, il se présentait comme un fervent défenseur du Dr Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, qu’il exaltait publiquement tout en s’en prenant à ceux qu’il considérait comme ses détracteurs.
Aujourd’hui, cette arrestation suscite depuis plusieurs heures de vives interrogations au sein de l’AGASA, où nombre d’agents s’interrogent sur les motivations réelles de cet individu. Certains se demandent notamment s’il agissait de sa propre initiative ou s’il bénéficiait d’un appui officieux. Pour l’heure, il faut dire qu’aucun élément de l’enquête ne permet d’établir un lien direct entre ses activités sur les réseaux sociaux et le Directeur général de l’agence.
Un cadre de l’administration, contacté sous couvert d’anonymat, estime que « cette affaire risque de ternir davantage l’image de l’institution déjà fragilisée par des tensions internes ».
Au-delà du cas individuel, cette affaire illustre une dérive inquiétante des réseaux sociaux au Gabon, où la frontière entre la liberté d’expression et le dénigrement ciblé devient de plus en plus floue. La DSU, en procédant à cette interpellation, semble vouloir mettre un frein à l’utilisation abusive des plateformes numériques à des fins de harcèlement ou de manipulation.
Pour rappel, la législation gabonaise réprime sévèrement la diffamation et les injures publiques, y compris lorsqu’elles sont commises en ligne. Cette affaire rappelle, s’il en était encore besoin, la nécessité de faire preuve de discernement face aux informations qui circulent sur les réseaux sociaux et de ne pas prendre pour argent comptant des affirmations non vérifiées.
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