Par Joseph Mundruma
Le 30 avril 2024, le président de la Transition du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema, a reçu le rapport général du Dialogue national inclusif (DNI) qui s’est tenu tout au long du mois d’avril. Ce rapport, fruit de plus de 1000 propositions issues des discussions et débats menés par près de 700 participants, trace les grandes lignes d’une transformation en profondeur du Gabon.
Les résolutions adoptées lors de ce DNI historique couvrent un large spectre, allant de la refonte du système politique à la redynamisation de l’économie en passant par une profonde réforme du tissu social.
Sur le plan politique, les participants ont notamment recommandé le maintien de la durée de la transition fixée à deux ans, avec un an de sursis en cas de force majeure, ainsi que le retour au septennat présidentiel dès les élections prévues en août 2025. Ils ont également proposé la suspension temporaire de toutes les formations politiques existantes, afin de permettre la mise en place de nouvelles règles plus strictes.
Au niveau économique, les dialogueurs ont préconisé une redéfinition de la politique industrielle du pays, avec un accent mis sur les secteurs porteurs comme les mines, le bois et la valorisation des productions locales. Ils ont également insisté sur la nécessité de donner la priorité aux petites et moyennes entreprises nationales et de nationaliser certains pans de la sous-traitance.
Sur le volet social, les recommandations portent notamment sur une politique volontariste en matière de formation professionnelle, l’autonomisation des budgets des universités ainsi qu’une hausse significative des budgets et des infrastructures de santé.
Ce Dialogue national inclusif, organisé par les autorités de la Transition, a permis de rassembler l’ensemble des forces vives de la nation, des représentants de la société civile aux partis politiques en passant par le corps diplomatique et les organismes internationaux.
Selon le président du Bureau du Dialogue, Mgr. Jean Patrick Iba-Ba, cette large participation a été un gage de réussite, et témoigne de “la maturité politique et du sens élevé de responsabilité et du patriotisme du peuple gabonais”.
Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, facilitateur de la CEEAC pour la Transition au Gabon, s’est également félicité du bon déroulement de ces assises, et a souligné que les conclusions démontrent que “le Gabon a soif de démocratie” et que les recommandations proposées “ne remettent pas en cause ni n’éloignent le Gabon des principes cardinaux” de la Communauté économique des États d’Afrique centrale
UN ENGAGEMENT FORT DU PRESIDENT DE LA TRANSITION
À l’issue de cette cérémonie de clôture, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, s’est engagé à mettre en place dans les prochains jours un comité de suivi chargé d’assurer la concrétisation des résolutions issues de ce Dialogue national inclusif.
Ce comité aura notamment pour mission d’établir une Assemblée constituante qui sera chargée de rédiger la nouvelle Constitution du Gabon, laquelle sera soumise à un référendum du peuple gabonais en juin 2024.
Au terme de ces assises historiques, le Gabon se tourne désormais résolument vers l’avenir, porté par les ambitions de transformation politique, économique et sociale portées par les plus de 1000 propositions contenues dans le rapport général du Dialogue national inclusif.
Sous l’impulsion du président de la Transition et avec le soutien de la CEEAC, le Gabon s’engage dans un processus de refondation en profondeur, dans l’objectif de bâtir une société plus juste, plus démocratique et plus prospère pour son peuple. Les prochains mois seront décisifs pour la concrétisation de cette vision ambitieuse, à travers la mise en œuvre effective des résolutions issues de ce Dialogue historique.