Par Joseph Mundruma
À mesure que s’approche le scrutin majeur de 2023, les populations gabonaises assistent, estomaquées, à des diffusions qui sont loin d’honorer l’image du Gabon à l’international. Le cas d’un audio, très douteux, mettant en scène des leaders d’Alternance 2023, plateforme de l’opposition ayant désigné il y a 48 heures le professeur Albert Ondo Ossa comme candidat consensuel, pour croiser le fer avec Ali Bongo Ondimba, candidat du Parti Démocratique Gabonais (PDG), diffusé sur les ondes de Gabon première, la télévision nationale.
Si de nombreux compatriotes émettent de sérieux doutes sur la fiabilité de cet élément, certains, outrés, n’hésitent pas de soulever la question des écoutes en République gabonaise.
Dans l’hypothèse que cet audio soit vrai, devrait-on comprendre que les responsables politiques de l’opposition, dont ceux d’Alternance 2023, ont été mis sur écoute au mépris des libertés individuelles ? Dans l’affirmative, il est évident que cela pose un problème de droit assez sérieux.
En France, où les libertés individuelles sont essentielles, la loi garantit le secret des correspondances téléphoniques. Et, sans faire entorse au corpus judiciaire, le juge d’instruction peut ordonner une écoute téléphonique dans des conditions assez précises.
D’abord, en matière de crime: Infraction la plus grave punissable par une peine de prison (homicide volontaire ou viol par exemple).
Ensuite de délit: Acte interdit par la loi et puni d’une amende et/ou d’une peine d’emprisonnement inférieure à 10 ans, “si la peine encourue est de 3 ans de prison ou plus”.
Enfin, le chef du gouvernement peut également autoriser une écoute téléphonique pour des motifs liés à la sécurité nationale. Quid du Gabon ?
Plus explicite, d’où est-ce que Gabon première a-t-il obtenu cet audio à la fois controversé et douteux?
Le service public se serait-il rendu coupable de diffusion de fausses nouvelles? Des questions que se posent de nombreux compatriotes, choqués de ce qu’en matière de diffusion d’informations, aucune éthique et déontologie n’ait été respectées.
“Tout ceci n’est pas pour garantir un climat de paix, à quelques jours seulement de l’élection présidentielle. Le Directeur général de Gabon télévision doit démissionner”, s’indignent les populations.