Par Stive Roméo Makanga
Les événements ont souvent fait la démonstration qu’en circonstance de deuil, par suite d’événements tragiques comme celui intervenu au quartier PK8, le président de la République prenne la parole, et s’exprime à la nation, d’autant qu’il s’agit d’un drame.
À l’exception du numéro un gabonais, Rose Christiane Ossouka Raponda, la cheffe du gouvernement, aurait dû aussi prendre le relais.
Mais l’Exécutif gabonais a gardé le silence, très étrangement; tout comme la cheffe du gouvernement, laquelle n’a mandaté que des ministres délégués.
Nous avons touché le point culminant de l’indifférence, et peut-être même du déni, quand on sait que le drame du PK8 est explicite de l’incapacité d’Ali Bongo Ondimba à répondre de façon concrète aux besoins primaires des populations.
En 2022, l’on en est encore à revendiquer le minimum vital: santé, éducation, logement, alimentation, emploi…
Toutes ces choses ont pourtant été promises depuis 2009 par un Ali Bongo Ondimba survolté, prêt à en découdre avec ses adversaires.
Au centre de la campagne présidentielle, le projet des 5000 logements annuels, qui aurait pu marquer un moment historique important, a subit un échec cuisant.
Ce minimum vital pour les populations, qui ne demandent pourtant pas plus, n’a constitué, en fin de compte, qu’un refrain désincarné servi aux populations, du reste naïves comme “Candide”, personnage éponyme de l’oeuvre de Voltaire.
En préférant le mutisme après les faits tragiques du PK8, Ali Bongo Ondimba a une fois de plus manqué un rendez-vous d’intimité, de communion avec ses compatriotes, qui se sont résolus à la résilience, les conditions d’existence devenant de plus en plus rugueuses.
Une famille de 7 membres qui décèdent après un éboulement de terrain, ça aurait dû avoir du sens aux yeux d’Ali Bongo Ondimba. Par compassion, il aurait pu choisir entre le fait de s’adresser à la nation, ou de se rendre sur les lieux du drame.
S’il est capable de sillonner des artères creux des voies secondaires à ses heures perdues, il est tout aussi capable de se rendre sur un lieu de sinistre.
C’est parce que le gouvernement a échoué à viabiliser les terrains, à donner le strict minimum aux populations que certains compatriotes, pris entre les mailles d’une pauvreté sévère, en sont aujourd’hui à construire dans des zones enclavées, particulièrement dangereuses.
Le mal logement demeure une réalité au Gabon et jusqu’ici, le gouvernement s’est montré incapable de tout.
Le refrain est d’ores et déjà connu. Il paraît que le gouvernement a tiré toutes les conséquences de ce drame. Lol! 13 ans de magistère à farfouiller, sans jamais décoller du tout.
À quelques mois seulement du scrutin présidentiel, ce sont plutôt les gabonais qui ont tiré toutes les leçons de cet épisode.