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Éboulement meurtrier du PK8 : sur les lieux du drame, Ali Bongo se rend compte que ses effets d’annonce peuvent coûter la vie à des compatriotes

Par Kongossanews

Par Stive Roméo Makanga

“Je ne serai heureux que lorsque les Gabonais seront heureux”, grande phrase devenue culte d’un Ali Bongo Ondimba en harangueur de foules.

Puis, les promesses éphémères se sont enchaînées ces 13 dernières années. Comme celle de “faire du Gabon un dragon à l’horizon 2025”, ou de faire construire “5000 logements par an”, et en matière d’emploi et de formation, il y a le très ambitieux projet “un jeune un métier”, la création des universités à Oyem, Mouila et Port-Gentil. Pour ne citer que ceux-là.

Des chimères, de la poudre de perlimpinpin vendues par le président gabonais, qui a passé deux septennats consécutifs et par une justice qu’il a inféodé, à accuser ses collaborateurs de détournements de deniers publics, les traînant sous fond de tapages médiatiques devant les juridictions en la matière.

Sans jamais rien assumer, se disculpant de tout, Ali Bongo Ondimba a fait le constat dimanche 23 octobre courant, avec le drame du PK8, dont la nation entière s’indigne et s’émeut encore, qu’on est toujours rattrapé par le temps. Que nos paroles ne s’envolent jamais et que parfois, la réalité peut-être dure et sévère.

En promettant de faire construire 5000 logements annuels aux populations, dont il courtisait les suffrages en 2009, et en se défilant toutes ces années, à aucun moment le président de la République n’imaginait que ces promesses non accomplies le rattraperaient, et qu’elles le jugeraient avec la plus grande sévérité.

7 personnes, toutes membres d’une même famille, ont péri de la pire des manières. Ensevelies par la boue, sans avoir eu la possibilité de se battre, de lutter pour leur survie.

Ce drame est explicite de cette dure réalité qui sans cesse accable les gabonais : le mal logement.

Et parce qu’il n’existe aucune politique publique pour enrayer le phénomène des constructions anarchiques, parfois dans des zones accidentogènes, que les populations sont poussées à se loger comme elles peuvent, l’État ayant été incapable de leur offrir ce minimum.

Combien de famille devront encore subir le même sort, quand ont sait qu’ils sont des centaines dans les mêmes conditions, seulement dans le seul Grand Libreville ?

Et comme on pouvait s’y attendre, Ali Bongo Ondimba, toujours déconnecté des réalités, vient de promettre “un relogement” imminent aux membres de la famille éplorée. La question à 1 million de francs CFA : Que fait-on des autres gabonais nichés malgré eux dans ces zones à risques?

Devrait-on aussi attendre la survenance d’un autre drame du genre, peut-être plus funeste, pour penser à trouver une solution pérenne pour tous ces compatriotes mal logés ?

Sous Ben Ali, le peuple tunisien s’indigna des mêmes préoccupations. Leur agacement ouvra la porte à l’insurrection, contre un pouvoir indifférent et à la limite, condescendant.

Et même Jacques Chirac, alors en terres tunisiennes, essaya d’ironiser le débat. Il se rendit compte de sa profonde méprise lorsque la société civile et les opposants au pouvoir de son homologue tunisien, lui en firent l’objection.

La politique de logement d’Ali Bongo Ondimba est une bérézina. Inutile de dire que cela vaut aussi pour la santé, l’Éducation, l’Enseignement supérieur, l’Emploi et bien d’autres secteurs essentiels.
Aujourd’hui encore, à Libreville comme dans l’hinterland, les gabonais vivent dans des cabanes, boivent de l’eau du puits et se nourrissent “par grâce”.

Avec tous ces échecs, briguer un troisième mandat serait à la fois irréaliste, et profondément anti-patriotique.




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