Fek Ye Bitam : Une nouvelle dynamique de développement se dessine
L’association Fek Ye Bitam a lancé officiellement ses activités pour l’année 2025 ce samedi 18 janvier à Libreville, en présence de plusieurs personnalités de la ville dont Jean Michel Edou Sima, son président, et le professeur Médard Mengue Bidzou. Cette rencontre a été l’occasion d’aborder deux sujets majeurs pour l’avenir de la commune : une nouvelle vision politique et un ambitieux projet économique.
Une plateforme pour rassembler les Bitamois
Jean Michel Edou Sima, ancien maire de la ville, a présenté Fek Ye Bitam (la stratégie de Bitam) comme une initiative novatrice dans le contexte de la transition politique que connaît le Gabon depuis août 2023. Cette plateforme associative entend soutenir les autorités dans leur mission de restauration institutionnelle tout en œuvrant pour la réconciliation des fils de Bitam, longtemps divisés par les clivages politiques.

« Fek Ye Bitam que j’ai l’honneur de conduire est une plateforme associative propriété de tous les Bitamoises et de tous les Bitamois dont l’objectif est d’accompagner les autorités de la transition en fait dès qu’elle se trouve, son excellence, le général de brigade Brice Clotaire, Oligui Nguema, Président de la République, Président de la transition, chef de l’État, dans l’œuvre salvatrice de restauration des institutions et de la restitution de la dignité aux Gabonaises et aux Gabonaises les prémices de sa politique. » A-t-il déclaré.
L’ancien édile a dressé un bilan encourageant des 17 derniers mois, soulignant les nombreuses dotations reçues par la commune.
« En 17 mois, les autorités de la transition ont gratifié notre commune d’une importante dotation de moyens techniques, composée d’un camion de 10 roues, un camion de 6 roues, une tractopelle, un bus coaster, un minibus hias, 10 tricycles, un véhicule de fonction pour le délégué spécial, 14 débroussailleuses, 5 tronçonneuses, 100 combinaison pour le personnel de la voirie, 100 paires de bottes pour le personnel de la voirie, 100 pelle, 100 râteau, 100 balais brosse, 20 brouettes, 4 maisons, » a-t-il souligné.

Dans la perspective des prochaines échéances électorales, il a particulièrement insisté sur l’importance de l’inscription sur les listes électorales, notamment pour les jeunes majeurs, afin de consolider le poids politique de Bitam.
« étant en période de révision de la liste électorale je voudrais me permettre d’inviter vivement toutes les filles et tous les fils de Bitam qui viennent d’atteindre la majorité civile et celles ceux qui n’ont jamais voté à aller se faire enregistrer. Il y a encore parmi nous des personnes qui pensent que le bulletin de vote est un simple coup de papier. Non. C’est un pouvoir. Le bulletin de vote est un pouvoir. L’inscription est individuelle. Disons à nos enfants, à nos petits-enfants qui ont déjà 18 ans révolus de prendre d’assaut les centres d’inscription pour aller se faire enrôler. Nous avons encore 13 jours devant nous. »
Un projet économique structurant
Le point fort de la rencontre a été l’annonce par le professeur Médard Mengue Bidzou de la création prochaine d’une Zone Économique Spéciale (ZES) à Bitam. Ce projet, qui émane de l’Union Africaine via la CEMAC, va bien au-delà d’une simple zone franche fiscale.
La ZES devrait créer un vaste bassin économique regroupant Bitam et ses 50 000 habitants avec la ville frontalière d’Ebebeyin (12 000 habitants). « Le fait de concentrer les activités à un même endroit réduit les distances et donc les coûts de transaction », explique le professeur Mengue Bidzou. Le projet prévoit également le développement d’infrastructures essentielles : routes, hôpitaux, écoles et réseaux électriques.
Des conditions de réussite bien définies
Toutefois, le professeur a identifié plusieurs prérequis pour garantir le succès de cette initiative. Il insiste particulièrement sur la nécessité de créer une « base économique » locale capable de capter des revenus extérieurs, citant l’exemple des retraités qui, en s’installant à Bitam, y injectent leurs pensions.
Le développement du capital humain constitue un autre enjeu crucial. « La seule manière de concurrencer le Cameroun, c’est dans la qualité de notre capital humain », souligne-t-il, appelant à la création d’écoles professionnelles et d’universités pour former une main-d’œuvre qualifiée.
Le professeur met également en garde contre le risque de reproduire l’expérience de Nkok, où les avantages fiscaux constituent la seule attractivité. Il préconise plutôt une approche globale du développement local, intégrant formation, innovation et cohésion sociale.
Cette double initiative – politique avec Fek Ye Bitam et économique avec la ZES – pourrait marquer un tournant dans l’histoire de la ville. Elle témoigne d’une volonté de dépasser les clivages traditionnels pour construire un projet commun de développement, alliant dynamisme économique et réconciliation sociale. La réussite de cette ambition dépendra largement de la capacité des acteurs locaux à se mobiliser autour de ces objectifs partagés.
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