Par Pauline Ntsame
C’est au cours d’un point de presse tenu le mercredi 22 décembre dernier que Me Nicaise Narcisse Ondo Nguema, conseil de la famille de feu Cédric Apedo Amoumou est une fois de plus monté au créneau pour dénoncer ce qui ressemble désormais à un empêchement volontaire de la poursuite de la procédure, dans l’affaire opposant la famille de la victime aux policiers de la brigade anti criminalité (Bac).
Sans langue de bois, l’homme de droit pointe un doigt accusateur sur un magistrat exerçant au parquet de la République de Libreville. Une situation qui perdure déjà depuis plus d’un an.
Après moult relances écrites comme verbales restées infructueuses, Me Ondo Nguema en appelle au premier responsable du parquet de la République. « je demande à monsieur le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville de prendre ses responsabilités afin que le dossier de mon client soit transmit au parquet général puis à la chambre d’accusation qui devra examiner la demande de mandat de dépôt que j’ai formulée à l’encontre des huit policiers, présumés auteurs du crime contre feu Cédric Apedo Amoumou », a-t-il dit. Et pour conclure : « je tiens à relever que la famille Apedo est durement éprouvée par la perte coups sur coups de leur fils ainsi que de celle du père décédé des suites des chagrins nés de la mort subite du fils ».
Un cri de cœur qui devrait pourtant attirer l’attention de qui de droit afin que cette affaire trouve son épilogue.
Pour mémoire, feu Cédric Apedo Amoumou, étudiant en fin de cycle est interpellé le 12 mai 2020 dernier aux environs de 4 heures par les policiers de la Bac. Quelques jours plus tard, il est retrouvé mort à la maison d’arrêt de Libreville.
Suite à cela, la famille saisit l’inspection de police et une enquête préliminaire permet donc de déférer deux policiers, présumés auteurs de ce crime.
Des présomptions suffisantes d’avoir volontairement porté des coups ayant entraîné la mort d’Apedo Amoumou et d’avoir tenté d’extorquer des fonds à sa génitrice sont retenues contre ces derniers.
Un mandat de dépôt provisoire de neuf (9) jours leur est donc décerné par l’ancien juge en charge du troisième cabinet d’instruction du tribunal judiciaire de Libreville.
Contre toute attente, le même juge va lever ledit mandat au bout de trois jours seulement.
Face à ce qui est vu comme une injustice, le conseil interjette appel contre l’ordonnance de mise en liberté d’office. Ensuite, le président de la chambre d’Accusation ordinaire de la Cour d’appel judiciaire de Libreville est à son tour saisi.
Se dessaisissant du dossier au profit du premier cabinet d’instruction, celui-ci a été transmis au parquet de la République pour transmission au parquet général puis à la chambre d’Accusation. Depuis le 24 novembre 2020 dernier, la procédure est restée bloquée.
On serait donc tenté de se demander lequel des magistrats du parquet a intérêt à ce que cette affaire ne soit jamais traitée ?